Stéphane Kipré: « Personne ne doit se cacher derrière Laurent Gbagbo pour essayer d’imposer son avenir, son devenir »

by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 6 novembre 2013 19 h 26 min

Stéphane Kipré, président de l’Union des nouvelles générations (UNG), actuellement en exil et gendre de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, a vertement tancé certains cadres de l’ex-majorité présidentielle (LMP) soupçonnés de vouloir  » effacer  » les traces de son beau-père de la scène politique en Côte d’Ivoire.

Dans un extrait de son discours dont nous avons reçu copie, M. Kipré a saisi l’occasion de la présentation de la délégation Europe de son parti dirigé par Arsène Touho, le samedi 2 novembre dernier en France, pour lancer des piques à ces cadres, notamment le président du Front populaire ivoirien (Fpi), Affi N’guessan, soupçonné de vouloir jouer sa propre carte lors de la présidentielle de 2015. « On ne vient pas à la politique quand on est pressé et qu’on veut juste se faire un nom. 

Personne ne doit se cacher derrière Laurent Gbagbo pour essayer d’imposer son avenir, son devenir. Laurent Gbagbo ne doit pas être le prétexte des ambitions des uns et des autres. Si vous voulez inscrire votre nom dans l’histoire de la Côte d’Ivoire, suivez sincèrement Laurent Gbagbo. J’entends certains parler de 2015 et des élections alors que Laurent Gbagbo est en prison. Le débat des élections de 2015 n’est pas d’actualité, ce n’est pas a l’ordre du jour. Ne vous y trompez pas, l’actualité ce n’est pas 2015, l’actualité c’est la libération de Laurent Gbagbo», lance -t-il au président du FPI.

Pour le patron de l’UNG, le seul combat qu’il faille actuellement mener, reste et demeure «la liberté de Laurent Gbagbo» et non celui de sa succession. Le natif de Guéya, village situé à 5 km de Daloa sur l’axe Daloa-Vavoua, invite donc les partisans de son beau père à ne point se tromper de combat.«Chaque combat a son heure, et chaque heure a son combattant. Et nous sommes a l’heure du président Laurent Gbagbo. Nous devons donc tous faire bloc derrière lui », estime-t-il avant de poursuivre. «Nous avons aujourd’hui un combat, une vision. Et pour qu’il y ait un combat, il faut un homme qui a une vision. Ce n’est que lorsque le combat de Nelson Mandela a abouti que nous avons eu Thabo Mbeki ou Jacob Zuma. Barack Obama n’existe que par ce qu’il y a eu le combat de Martin Luther King. Aujourd’hui, nous sommes dans le combat de Laurent Gbagbo.

Quand le combat de Laurent Gbagbo finira, chacun pourra se donner à son ambition. Et j’aimerai que vous sachiez que L’UNG n’a qu’une seule ligne: la libération de la Côte d’Ivoire avec Laurent Gbagbo ». Il n’a pas manqué ensuite de faire un plaidoyer pour la libération du prisonnier le plus célèbre de la Haye.«J’aimerai dire à la communauté internationale, à l’Union européenne, à la France, n’ayez pas peur de libérer Laurent Gbagbo.  Laurent Gbagbo n’a qu’un seul intérêt: son pays, la Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire a besoin de retrouver sa cohésion sociale. Et la libération de Laurent Gbagbo est cet acte qui peut apaiser le cœur des Ivoiriens», soutient-il.Plus offensif, l’ancien patron des jeunes du MFA aborde le sujet de la réconciliation chère au président Alassane Ouattara. L’Ung, dit-il, soutient la proposition du FPI de la nécessité de mettre en place les états généraux de la République.

Selon lui, il faut que les responsabilités soient situées pour que les Ivoiriens se retrouvent avec en ligne de mire le cas des prisonniers politiques qui est un préalable,  voire même une condition nécessaire à la réconciliation. Faisant le bilan à mi-parcours du président Ouattara, il a jugé qu’il est négatif sur tous les plans  parce que «la solution est devenue dislocation de la cohésion sociale, elle est devenue désarticulation de l’Economie ivoirienne, elle est devenue aussi dissolution».

Cyrille DJEDJED – L’inter

En exil doré/ Stéphane Kipré joue les ultra et extrémistes : ‘‘C’est avec Laurent Gbagbo, ou avec celui qu’il aura désigné que nous parlerons de 2015 ’

Le samedi 02 novembre dernier, le président de l’Union des Nouvelles Générations (UNG) a saisi l’occasion de la cérémonie d’investiture du délégué Europe de son parti pour rompre son silence politique. L’homme a avancé que le gage de la réussite de la réconciliation nationale ivoirienne est la libération de Laurent Gbagbo‎.

Il est un peu plus de 15 heures quand militants UNG et sympathisants pro-Gbagbo prennent d’assaut la salle Image du 08, rue Godillot à Saint Ouen, une porte d’entrée à Paris. L’ordre du jour était la cérémonie d’investiture du délégué Europe de la jeune formation politique de Stéphane Kipré. Arsène Touho, le nouveau délégué Europe de l’UNG, fort du soutien de toutes les organisations et associations proche de Laurent Gbagbo, a tenu à donner la parole à tous ses invités. Toutes les interventions ont tourné autour de l’union et de la remobilisation des troupes ‘’, surtout que celles-ci avaient été visiblement sonnées lors de la dernière audience publique de la Chambre d’Appel de la CPI sur l’examen du maintien en détention de leur champion dans les quartiers pénitentiaires de la Cour pénale internationale. L’une des interventions des plus forte a été celle d’Issa Ladio Koné dit ‘’Sankara’’. Le N°2 du CPAD en France (Comité de pilotage des actions de la diaspora : NDLR) a énoncé que le combat dans lequel ils étaient engagés n’était pas celui de la personne de Laurent Gbagbo. « Nous ne luttons pas aujourd’hui pour le président Laurent Gbagbo, mais nous sommes en train d’achever un combat qu’ont débuté Samory Touré, Béanzin, et autres résistants à la pénétration coloniale en Afrique. Après eux, sont arrivés les leaders des émancipations politiques des états africains. Félix Houphouët-Boigny avait dit à ce sujet d’ailleurs qu’ils ont obtenu les indépendances politiques de nos nations, il reviendra aux générations à venir à conquérir nos indépendances économiques. C’est sur ce chemin que Thomas Sankara est tombé, et Jerry Rawlings a réussi. C’est ce même chemin là que Laurent Gbagbo et nous, avons choisi d’emprunter, et nous le gagnerons dans la détermination ». Issa Ladio Koné qui a fait entrer Arsène Touho dans la Fesci à eu l’occasion de le présenter à l’assistance. Après avoir reçu, officiellement les pouvoirs d’exercer et d’agir au nom de l’UNG en Europe par Stéphane Kipré lui-même, Arsène Touho aura une phrase forte à l’endroit du patron de son organisation politique: « Président, souffre dès aujourd’hui que je serve plus tes idées que ta personne ». Pour le prochain congrès de son parti, il a suggéré l’adoption de la charte de la conscience nationale ivoirienne dans laquelle il y aura le pacte national de la sauvegarde de la vie humaine pour que les Ivoiriens s’entretuent plus impunément. A sa suite, le mot de fin reviendra à Stéphane Kipré. Très vite, le ton s’est éloigné des airs solennels du jour, pour prendre ceux d’un meeting de remobilisation des troupes. « Depuis que le président Laurent Gbagbo a été emmené ici en Europe, il revient à vous la diaspora de reprendre le combat de sorte à obtenir sa libération, et qu’il nous revienne en Afrique. » a expliqué l’allié politique de l’ancien chef d’Etat ivoirien au sein de LMP. Sur cette question des actions de la diaspora ivoirienne en faveur du Woody de Mama, Stéphane Kipré a également demandé que les différentes organisations œuvrent dans l’union. Il n’a pas manqué de mettre en garde les responsables associatifs qui nourriraient des ambitions politiques. « Il est juste et normal d’avoir des ambitions, surtout quand il s’agit de les mettre à la disposition de la Côte d’Ivoire. Mais n’oubliez pas que c’est au pays que tout cela se passe. Pour ceux qui veulent faire de la politique, il faudrait qu’ils rentrent en Côte d’Ivoire pour agir dans ce sens ». Plus loin dans son intervention, Stéphane Kipré a quasiment dénoncé les velléités de participer à des élections présidentielles dans le camp LMP en 2015 en Côte d’Ivoire sans un Laurent Gbagbo libre. « Sans Laurent Gbagbo, aune échéance électorale de 2015 ne nous intéresse. C’est avec Laurent Gbagbo que nous parlerons de 2015, ou avec celui qu’il aura désigné (…) Mais avant, il nous faudra réussir les assises de l’Etat de Côte d’Ivoire pour pouvoir identifier ce qui nous a conduit à la tragédie que nous vivons depuis 2002. Pour nous donc, 2015 n’est pas à l’ordre du jour tant que Laurent Gbagbo est en prison » . Le président-fondateur de l’UNG a également énoncé que l’ex président ivoirien est « celui dont la parole seule conduira les Ivoiriens à se reparler à nouveau et à se réconcilier véritablement ».

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