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De sérieuses menaces terroristes guettent la Côte d’Ivoire

SOLDATS FRANCAIS

Les révélations d’un spécialiste sur des signes de radicalisation à Man.

Des adeptes de l’islam pur et dur ont fait de la ville de Man un terreau d’expérimentation du fondamentalisme. Ce qui fait craindre que la cité des 18 montagnes ne devienne un fief de djihadistes et donc soit une porte ouverte aux actions terroristes.

C’est là toute l’inquiétude de Lassina Diarra, auteur de « Terrorisme international, la réponse de la Côte d’Ivoire », paru en 2016, aux éditions l’Harmattan. Dans une tribune publiée sur internet, le vendredi 16 septembre 2017, celui-ci rend publics les enseignements d’une enquête qu’il a menée à Man, entre le 17 et le 24 mars 2017. Il en ressort que la région du Tonkpi, particulièrement la ville de Man, est en passe d’être le sanctuaire d’une certaine communauté islamique, en voie de radicalisation. Issus de pays de la sous-région pour la plupart, ces musulmans sunnites, adeptes de l’islam authentique, sont en train de développer et propager des pensées à relents islamistes voire djihadistes.

C’est du moins ce que soutient cet expert en questions de terrorisme, dont les arguments sont étayés de faits rapportés du terrain. Lassina Diarra évoque notamment la création d’une association islamique, qui s’est signalée dans la ville par des propos virulents, anti-républicains, anti-modernité et par des actes de violence. A l’origine, ces fondamentalistes voulaient se démarquer de leurs coreligionnaires regroupés au sein de l’Association des musulmans sunnites de Côte d’Ivoire (Amsci). « Certains créent, le 21 mars 2015, une structure dissidente, Araja. Son financement devrait être assuré par des réseaux islamistes en Afrique de l’Ouest et au Moyen-Orient », avance Lassina Diarra.

Qui fait observer que « quelques mois plus tard, l’Araja prête allégeance à l’Association des compagnons de l’Islam (Aci) ». De cette association, voilà ce que dit le spécialiste du terrorisme. Elle est « une entité ritualiste, rigoriste et littéraliste qui s’oppose, par définition, au modèle social et démocratique de l’Etat ivoirien et revendique l’application de la Charia ». Cette organisation, accuse l’auteur de « La CEDEAO face au terrorisme transnational », est à l’origine d’actes de violence survenus en juillet 2016 à Man. « A bien des égards, la radicalisation de l’Aci s’apprécie, ici, en termes d’intensité du recours inédit à la violence », fait-il observer.

Il en dresse un portrait plutôt alarmant. « Sur la base d’une organisation communautariste et traditionnelle, en vigueur depuis la scission d’avec le courant sunnite national, le groupe s’enferme dans l’intransigeance religieuse, le culte du chef, l’intolérance à l’égard des autres musulmans et un fonctionnement hermétique, toutes attitudes qui incitent les membres à multiplier des actes d’agressions physiques », énonce l’expert.

Des femmes en burqa instrumentalisées

Et Lassina Diarra de renchérir: « A mesure qu’il infuse impunément des mots d’ordres et sermons d’exécration, le groupe prend l’allure d’une organisation de remise en question de l’ordre politique ; celle-ci défie l’autorité légitime et corrompt ou s’essaye à corrompre les agents de l’Etat, au nombre desquels figure un magistrat bien connu qui, à travers une décision de justice, ferma la grande mosquée sunnite et la plus grande école coranique, se fondant alors sur plusieurs rapports des services de police et de gendarmerie ; les constats témoignaient du détournement du culte au service d’un prosélytisme antirépublicain, vecteur d’exactions ».

Outre la mise en place d’une organisation semblable à une officine de propagande d’idées islamistes, le spécialiste pointe l’instrumentalisation des femmes comme un autre signe de la menace terroriste qui guette Man. Des femmes issues de ce milieu de fondamentaliste sont de plus en plus visibles, en burqa.

Pour les avoir approchées, l’expert en terrorisme en dresse un portrait pour le moins inquiétant: » Presque toutes analphabètes, ces dames et jeunes mères, paraissaient ignorantes, l’esprit façonné et réduites, toute leur vie durant, à la tyrannie des tâches ménagères ; en vertu d’un esclavage domestique auquel leur croyance prête les vertus de la pudeur et de la dévotion, la plupart rejettent, vigoureusement, toute idée de redéfinition et d’adaptation des préceptes et des règlements de l’Islam à la modernité ». Et Lassina Diarra d’en déduire:  » Cette part de soumission explique, en partie, la féminisation des attentats-suicides aux Nigeria, Tchad et Nord-Cameroun. Là-bas comme à Man, l’Etat laïc est perçu comme « une entrave à l’orthodoxie et à l’exercice de la Charia ».

Pour un grand nombre d’entre elles, à part le mari et Dieu, toute autre préoccupation est frappée de vanité. Au nombre de celles-ci, figurent la République, l’Etat, les droits humains. Pour elles, la démocratie assassine la foi religieuse, car en ses fondements, fonctionnement et finalités, elle contrevient, explicitement, aux préceptes enseignés par le Prophète ».

C’est sans doute tous ces indices qui l’amènent à dire que « quelques-uns( parmi ces sunnites endurcis, ndlr) évoquent, à présent, l’éventualité d’une transformation de la ville de Man en ventre mou de la sécurité antiterroriste dans la sous-région ». Devant un tableau aussi alarmant, ce spécialiste du terrorisme juge laxiste voire complaisante l’attitude des gouvernants.

Il les interpelle en ces termes:  » Pour l’autorité administrative, le conflit résulte d’un acte ordinaire lié à l’imamat, une source de discorde que les musulmans vivent, en permanence(…) Cet excès de candeur pourrait s’avérer dommageable pour le pays, quand l’expansion du terrorisme international expose son évidence quotidienne ; le recours local à l’épithète d’hérésie et aux pratiques d’excommunication constituent, pourtant, des signes d’extrémisme en maturation avancée. Ailleurs dans le monde, ils ont précédé des attentats suicides ». Pourvu que ces décideurs daignent ouvrir les yeux sur la réalité décrite par l’auteur de « Terrorisme international, la réponse de la Cote d’Ivoire ».

Africatime

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