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Septembre 2002 / Arrivée de Gbagbo d’Italie, ce qui n’a jamais été dit

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La rébellion qui a frappé tristement la Côte d’Ivoire a dix(10) ans. L’un des acteurs clés du pays à l’époque se nomme Laurent Gbagbo. Il était Président de la République, en exercice. Alors qu’il séjournait en Italie, une hydre attaque son pays. Il est contraint d’écourter sa visite au Vatican pour rentrer précipitamment en Côte d’Ivoire à feu et à sang. Que s’est-il passé dans les couloirs de la résidence papale ? Les Ivoiriens n’en savent que ce que tel ou tel membre de la délégation a laissé fuir comme information. Par dose homéopathique. Mais un sachant, proche du pensionnaire de la Haye par la méchanceté des hommes, avant l’élection présidentielle d’octobre 2010 a fait fondre en larmes, des milliers de militants, par un témoignage poignant. Selon lui, lorsqu’il a été informé de l’attaque d’Abidjan par une horde de rebelles, Laurent Gbagbo a émis le vœu de rentrer au pays. Mais, des amis lui ont déconseillé cette option, jugeant la situation trop volatile, craignant de ce fait pour sa vie. Qu’à cela ne tienne ! Le numéro 1 ivoirien de l’époque, lui, n’est pas de cet avis. Sa décision est prise, et elle est irréversible. « Je rentre au pays », lâche-t-il, au grand désarroi des membres de sa délégation. Pour Laurent Gbagbo, cette volonté de rentrer au pays n’est nullement un dangereux penchant à s’exposer au danger, mais un souci de respecter son peuple. «Le peuple est en danger, fait-il savoir, ma place est aux côtés du peuple». Dans cette situation clair-obscur, l’ex-Président ivoirien reçoit un émissaire de Jacques René Chirac, ancien Président français. Le message du Gaulois est succinct : la France offre des lambris dorés à Laurent Gbagbo, le temps que la poussière soulevée par les nervis ne retombe à Abidjan. «Non, merci», a semblé dire Laurent Gbagbo, expliquant à son interlocuteur qu’il est le Président de la République de Côte d’Ivoire, élu par un peuple qui est en danger. Se refugier à Paris, serait assimilé à la haute trahison. «Je veux pleurer avec mon peuple», lui aurait poliment répondu l’ex-chef d’Etat. Aussitôt, il joint Lida, à qui il demande de sécuriser l’aéroport le vol Europe-terre d’Eburnie. Lida demande de patienter quelques heures. La réponse de Laurent Gbagbo sonne comme un ordre : «je t’accorde 24 heures, pas plus». Il réunit dès lors sa délégation, pour l’informer de son intention de regagner les bords de Lagune Ebrié. Et, cela, seul. «Nous sommes venus ensemble, on rentre ensemble», lui rétorque en chœur les membres de sa délégation. «Le poste présidentiel n’est pas un banc, c’est un fauteuil. C’est moi, et moi seul, que le peuple a élu. C’est à moi de courir le risque», réplique Laurent Gbagbo, mettant fin au débat. Puis, direction : aéroport pour l’embarquement. Là, la scène est émouvante. Avant que l’échelle de coupée ne se referme, Laurent Gbagbo se retourne et se confie à une proche dans un silence sépulcral : «je te confie mon père, ma mère et les enfants. Je pars en guerre». Quand le lourd engin s’élance, il n’y avait que trois personnes à bord : Laurent Gbagbo à l’arrière, le pilote, colonel major Ouégnin et son co-pilote aux manivelles. A ces derniers, Laurent Gbagbo a dit qu’ils sont soldats et que le devoir les appelle. Pas un mot de plus pour les convaincre. Six (6) heures de vol. Six (6) heures de solitude à méditer sur un choix, celui de Président de la République. L’heure était venue d’assumer ce choix. En se lançant en zones minées par la haine, dans un avion à portée de tirs de snipers. A l’approche de l’aéroport de Port-Bouët, pour dérouter tous ceux qui étaient tentés par l’idée démoniaque d’abattre l’avion, le colonel Ouégnin avertit Laurent Gbagbo d’une manoeuvre peu ordinaire. La réponse de ce dernier est sans ambages : «depuis six (6) heures, ma vie est entre tes mains, fais ce que tu as à faire pour qu’on atterrisse». Des pirouettes dans un écran de nuage. Quelques minutes après, le lourd engin s’immobilise, à la surprise générale. Mais avec un brun de satisfaction. Laurent Gbagbo descend et questionne : «Où est Boga Doudou ?». Le silence bavard de ceux qui l’attendaient sur la piste en disait long sur l’émoi qui les étreignait. A la vérité, et cela, selon d’autres sources, Laurent Gbagbo savait que Boga Doudou a été criblé de balles par des tueurs déchainés. On dit même qu’en apprenant cette nouvelle, il a pleuré à chaudes larmes, en sanglotant. En attendant que d’autres langues ne se délient, «l’histoire d’un retour au pays natal», à ne pas confondre au «cahier d’un retour au pays natal» d’Aimé Césaire vous est contée pour voir la constance des risques de Laurent Gbagbo pour son pays. N’en déplaise à ses pourfendeurs.
Tché Bi Tché

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