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Pascal Affi N’guessan : »il faut qu’on trouve une solution pour que le président Gbagbo soit libéré »

Vous sortez d’une rencontre avec l’ancien secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan. Peut-on savoir de quoi il a été question ?

Pascal Affi N’Guessan : Ceux qui nous ont précédés vous ont certainement dit que M. Kofi Annan et les personnalités qui l’accompagnent ont tenu à échanger avec certaines formations politiques, certains leaders par rapport à la situation qu’ils connaissent bien. Puisque la crise en Côte d’Ivoire est née au moment où M. Kofi Annan était secrétaire général des Nations unies. Il a donc eu à participer aux différentes décisions qui ont été prises. Aujourd’hui, il n’est plus à ce niveau de responsabilité, mais la crise perdure. Et donc il a décidé d’échanger avec la classe politique
pour voir ce qu’il y a lieu de faire pour aider le pays à avancer. Et donc connaître l’appréciation
que le Front populaire ivoirien, en particulier, a fait de cette situation, sa vision pour la paix et la réconciliation dans notre pays. C’est autour de ces questions-là que nous avons échangé.
Est-ce que les lignes vont bouger après cette rencontre ?
P.A.N.: Kofi Annan, lui, est un observateur ! C’est nous et le gouvernement qui faisons bouger les lignes. Nous, nous sommes toujours en mouvement pour la paix et la réconciliation. Donc nous, nous bougeons. Maintenant est-ce qu’à la suite de la rencontre qu’il aura avec le chef de l’Etat, est-ce que les lignes vont bouger de ce côté ? Je crois que c’est à ce niveau là, qu’il faut émettre les interrogations.
Quel Fpi en 2015 pour la présidentielle ?
P.A.F.: Le Fpi qui est né pour conquérir le pouvoir et mettre en oeuvre son programme. C’est ce Fpi, là que vous avez aujourd’hui et que vous aurez demain.
Quel bilan faites-vous devotre récente tournée à Gagnoa?
P.A.N. : Un bilan enrichissant. C’était une tournée de compassion à toutes les populations éprouvées par la crise. Il faut dire que nous avons été ému par toutes les souffrances que nos parents sur l’ensemble du territoire ont vécues. Et qui ont été illustrées par les témoignages.Lorsqu’on va sur le terrain, on mesure avec davantage de puissance la nécessité de la réconciliation. Parce que la conquête du pouvoir par les armes a créé beaucoup de dommages. Les assaillants armés ont visité tous les villages et hameaux. Il n’y a pas eu un seul village qui a échappé à la furie. Et chaque fois que les gens arrivent dans les villages, ce sont des maisonsincendiées; ce sont des hommes qui sont tués; ce sont des biens qui sont pillés. Les gens ont fui les villages pour se réfugier en brousse pendant six mois, sept mois. Et pourtant, les gens ne savent pas ce qu’ils ont fait. Ils sont assis tranquillement chez eux. Ces assaillants viennentparce qu’ils sont à la recherche de pro-Gbagbo, d’armes. Ils considèrent que tous ceux-là
qui ont voté pour Gbagbo sont des ennemis. Et ces traumatismes- là, il faut trouver un moment et une occasion pour les évacuer afin de permettre à ces personnes de faire le deuil de ces souffrances. C’est pour cela que la réconciliation est encore importante. J’ai le pressentiment qu’au niveau du gouvernement et du chef de l’Etat, on n’a pas cette perception. Peutêtre qu’à force de rester à Abidjan, dans les maisons climatisées, on n’a pas une perception suffisante des traumatismes et des douleurs que les populations ont vécus. Toutes tendances. Je ne parle pas seulement des militants du Fpi ou de ceux qui ont voté pour Gbagbo, mais toute la Côte d’Ivoire a souffert. Il faut que nous trouvions une occasion pour solder ce passé, de faire le deuil de ce passé et nous pencher sur les causes profondes de la crise, sur ces questions qui nous divisent, et que nous trouvions des compromis qui préservent le pays d’une autre aventure de cette nature. Nous avons senti une population qui est restée digne. A Gagnoa, malgré toutes les provocations, les populations ne sont pas sorties de leurs gonds, ne se sont pas engagées dans une logique de vengeance. Je crois que c’est un bon acquis pour élaborer unestratégie de réconciliation nationale pertinente.
Est-ce qu’on peut s’attendreà des décisions dans les jours à venir?
P.A.N.: Je ne suis pas le chef de l’Etat.
Est-ce que vous avez évoqué la question du président Gbagbo ?
 
P.A.N. : Evidemment !
Quelle a été votre vision ?
P.A.N. : Le président Gbagbo est une réalité politique.Quelqu’un à qui on attribue 46% des voix à une élection, c’est une donnée qu’il faut prendre en compte. Il est impliqué dans la crise.
C’est ce que vous avez dit à Kofi Annan ?
P.A.N.: Bien sûr, il faut qu’on trouve une solution pour que le président Gbagbo soit libéré.
Parce que ce serait difficile de dire que la réconciliation nationale est complète si elle se fait
totalement en l’absence du président Gbagbo.
Propos recueillis par
César Ebrokié,notre voie
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