Ouattara est très remonté contre les émissaires africains

by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 4 janvier 2011 9 h 38 min

Ouattara mediateurs africains

La situation à l’hôtel du Golf commence à devenir intenable pour ses habitants. Le mélange hétéroclite des hommes d’état avec les jeunes gens de la rébellion dont la plupart bien qu’encore polis n’ont pas été à l’école des bonnes manières devient de plus en plus désespérante pour les autorités politiques du clan Ouattara. A l’origine, l’hôtel devait servir de QG (quartier général) au Rassemblement des Houphouétistes pour le Développement et la Paix) mais après la mauvaise tournure prise par les résultats de la présidentielle, une marrée de soldats rebelles des zones CNO et de jeunes supporters du « Bravetchê » a envahit l’Hôtel du Golf. Devant cette situation migratoire que personne ne contrôle, Ouattara est dit-on très désespéré. Car s’il aime bien la foule des campagnes électorales il préfère le calme des bureaux feutrés pour travailler. Et sa république actuelle est loin de lui offrir ce confort. Les couloirs de l’Hôtel du Golf sont bruyants jusqu’à des heures très tardives de la nuit. C’est une vraie « république » bruyante de jour comme de nuit. Au-delà des bruits, il faut retenir que personne ne se sent plus véritablement en sécurité au Golf. La suspicion est grandissante tant entre les autorités que les militaires. On parle de soldats infiltrés et de politiciens à la solde de Laurent Gbagbo. Alassane Ouattara est fatigué de cette vie à laquelle il n’est pas habitué.

C’est donc de pied ferme qu’il attendait hier la communauté africaine qui avait promis chasser son rival Gbagbo du palais afin qu’il y aménage le plus tôt possible.

Malheureusement pour le président du RDR ce n’est pas le message que la CEDEAO et l’Union Africaine étaient venus lui porter. Oubliant toutes ses souffrances parmi ce peuple iconoclaste du Golf, on lui a demandé de savoir garder patience. De discuter avec Laurent Gbagbo pour trouver une issue pacifique à la crise postélectorale, parce que l’option de la force que préconisait son mentor Sarkozy n’a pas eu l’assentiment de bon nombre de chefs d’états africains. Et là, M. Ouattara a peté un plomb. C’est trop lui demander. Il aurait rempli sa part du contrat et attendrait maintenant que ses partenaires fassent de même. Cette fois-ci, ce n’est plus Soro qui se présenta devant les caméras et microphones de la presse occidentale mais M. Ouattara en personne pour exprimer son ras-le-bol. Finies les discussions! Tout est dit! Chassez Laurent Gbagbo et faites en sorte que je sorte de cet hôtel le plus rapidement possible. Telle était la teneur des propos de l’ex premier ministre de Feu Félix Houphouet-Boigny.

Ebahis par l’attitude désobligeante de leur hôte du Golf, les émissaires africains sont repartis vers Laurent Gbagbo qui leur a réitéré qu’il ne voulait pas que le sang des ivoiriens coule pour une problématique simple à résoudre. Il a insisté qu’ayant été accusé de fraude, il en appelle à une commission internationale d’experts pour le recomptage des voix. C’est sur ces mots que les envoyés de l’Afrique se sont séparés de lui pour s’envoler vers d’autres cieux continentaux afin de rendre compte de leur mission.

A Abidjan, ce matin, l’eau de la Lagune Ebrié continue de couler sous le pont Félix Houphouet-Boigny et les embouteillages ont repris leur droit sur les grands boulevards de Babi (Abidjan comme l’appelle la jeunesse).

Par Daniel Atteby

Endnotes:

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