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Nouvelle bourde diplomatique de Boris Johnson

Nouvelle bourde diplomatique de Boris Johnson

Le fantasque ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson a dénoncé sur un ton peu diplomatique les « guerres par procuration » menées par Riyad, le principal allié arabe de son pays. Il a été recadré par Theresa May.

Le célèbre chef de la diplomatie britannique Boris Johnson, qui a fait des gaffes et des déclarations fracassantes sa marque de fabrique, a de nouveau frappé la semaine dernière lors d’une conférence organisée à Rome sur le thème du dialogue.

Il a directement accusé le principal allié du Royaume-Uni dans le monde arabe, à savoir l’Arabie saoudite, et l’Iran, d’instrumentaliser l’islam et de se livrer à des guerres par procuration au Moyen-Orient. La chef du gouvernement britannique, Theresa May, l’a recadré, faisant savoir que cela relevait de la « position personnelle » de Boris Johnson.
Riyad et Téhéran jouent aux marionnettistes
Il s’agit d’une rupture flagrante de l’usage diplomatique du Foreign Office qui s’abstient de critiquer publiquement un allié, précise le quotidien britannique The Guardian, qui a publié jeudi une vidéo des déclarations du ministre des Affaires étrangères sur son site Internet.
« Certains responsables politiques instrumentalisent et bafouent la religion, et les diverses branches d’une même religion [le ministre fait référence aux sunnites et aux chiites, NDLR] dans le but de servir leurs propres intérêts politiques, c’est l’un des plus gros problèmes de toute la région », a lancé dans un premier temps Boris Johnson, au milieu d’une discussion publique avec le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit.
Il a ensuite poursuivi son discours en dénonçant un déficit de leadership dans la région à même de dépasser le clivage entre sunnites et chiites, avant de finir par pointer un doigt accusateur explicite en direction de Riyad et de Téhéran. « C’est pourquoi vous avez les Saoudiens, l’Iran, qui s’installent, jouent les marionnettistes et mènent des guerres par procuration », a-t-il asséné.
Une gaffe qui tombe mal
S’il est avéré que l’Iran chiite et l’Arabie saoudite sunnite se livrent des guerres par procuration, notamment en Syrie et au Yémen, l’entendre dire publiquement par un ministre d’une grande puissance est rarissime.
Longtemps épargné en raison de sa puissance financière, le premier producteur de pétrole de la planète est de plus en plus critiqué par des responsables politiques, à l’instar de Donald Trump, le président élu américain. Par ailleurs, la monarchie wahhabite est fréquemment accusée d’avoir propagé une vision rigoriste de l’islam dans le monde arabe, d’attiser le conflit inter-musulman, et de financer directement ou indirectement des mouvements radicaux, voire jihadistes.
La sortie de Boris Johnson tombe au plus mal pour la Première ministre Theresa May qui rentre à peine de la région, où elle était l’invitée vedette du Sommet annuel des dirigeants des monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Elle y a loué l’alliance centenaire qui lie la Grande-Bretagne à l’Arabie saoudite et le leadership de la famille royale.
Recadré par Theresa MayLa chef du gouvernement britannique n’a d’ailleurs pas manqué de recadrer Boris Johnson. Ces propos reflètent « la position personnelle du ministre des Affaires étrangères. Ce n’est pas la position du gouvernement », a déclaré le porte-parole de Theresa May lors d’un point presse régulier.

Il a également souligné que Boris Johnson, qui sera en visite en Arabie saoudite dimanche, allait pouvoir « exposer la manière dont le Royaume-Uni voit sa relation avec l’Arabie saoudite et le travail que nous voulons accomplir avec eux et d’autres partenaires de la région pour mettre fin au conflit épouvantable au Yémen ».

Pour tenter d’éteindre l’incendie diplomatique, le Foreign Office a aussi minimisé l’impact de ces déclarations. « Nous sommes alliés avec l’Arabie saoudite et la soutenons dans ses efforts pour sécuriser ses frontières », a indiqué un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, cité par l’AFP. « Prétendre le contraire serait faux et constituerait une mauvaise interprétation des faits ».

L’imprévisible Boris Johnson est attendu en personne dans la région ce week-end, dans le cadre d’une visite prévue de longue date, où il ne manquera pas d’être interrogé sur ses propos.
Avec AFP et France24
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