Mamadou Koulibaly pressenti au Palais présidentiel en Côte d’Ivoire

by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 24 février 2011 2 h 10 min

Dans quelques jours seulement, au plus tard le lundi prochain 28 février, le panel des 5 chefs d’Etat désignés par l’Union Africaine (UA) pour trouver une issue pacifique à la crise ivoirienne, va rendre son verdict. Mohamed Ould Abel Aziz, Blaise Compaoré, Idriss Deby, Jakaya Kikwete et Jacob Zuma se retrouveront pour boucler leur médiation et rendre publique la conclusion à laquelle ils auraient aboutie. Ce, à l’issue de la mission effectuée par quatre de ces chefs d’Etat pendant 72 h, du lundi à hier mercredi, à Abidjan. Prévue pour s’imposer aux deux parties en conflit, la décision dite contraignante du panel africain n’est pas encore connue que des fuites laissent déjà transparaitre ce qu’il pourra en être dans les jours à venir. Une indiscrétion du ministre sud-africain adjoint des Affaires étrangères, Ibrahim Ibrahim, cité par l’Agence France Presse (AFP), indique deux schémas possibles aux mains des émissaires de l’UA qui, a précisé le collaborateur de Jacob Zuma,  »tentent de trouver une solution de compromis » pour sortir la Côte d’Ivoire du gouffre. Le panel envisagerait soit un  »partage du pouvoir » soit l’organisation de  »nouvelles élections » par la mise en place d’un gouvernement d’intérim jusqu’à ce scrutin. Sur ces deux schémas, l’on devine aisément la position des deux camps adverses, notamment en ce qui concerne la question du partage du pouvoir. Si l’on en croit l’adjoint du chef de la diplomatie sud-africaine, il sera question, s’agissant de cette option, de partager la présidence entre les deux présidents proclamés, qui se disputent le fauteuil présidentiel. Soit, l’on crée, dans ces conditions, un poste de vice-président, soit l’on opte pour la gouvernance par alternance. L’un gouverne pendant les deux premières années, sans l’autre, qui prend le relais pour achever avec les deux dernières années. Tant du côté du Palais d’Abidjan que du côté du Golf, cette solution n’emballe pas Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, qui restent fermés sur la question du partage du pouvoir. Ce schéma a, en effet, la faiblesse de maintenir la situation en l’état quant à savoir qui des deux, celui déjà assis dans le fauteuil présidentiel et son rival reconnu par les instances internationales, accepterait de faire des concessions et de se contenter du poste de vice-président voire de Premier ministre. Conséquence, le panel ne récoltera avec le schéma du partage du pouvoir, que le statu quo. Une sorte de retour à la case départ qui prolongerait les souffrances des Ivoiriens que l’on recherche à abréger. Dans tous les cas, Gbagbo ou Ouattara, aucun des deux ne veut partager son pouvoir, convaincus qu’ils sont, chacun d’avoir la légitimité pour gouverner sans nécessairement s’encombrer avec un voisin gênant. Cette position, les protagonistes l’ont, à n’en point douter, partagé avec les 4 chefs d’Etat du Panel au cours de leur mission exploratoire censée réévaluer la situation, soupeser in situ la faisabilité des schémas envisagés sur la base du rapport d’enquête de leurs experts préalablement envoyés sur le terrain. Finalement, l’option la plus probable revient à la reprise des élections. Donc à la mise en place d’un gouvernement par intérim, comme indiqué par le ministre sud-africain adjoint des Affaires étrangères. Le côté fâcheux de cette option, c’est que le scrutin du 28 novembre et tous ses corrolaires sont remis à plat. Plus de candidat élu et donc, aucun des protagonistes reconnu comme chef de l’Etat. Dès lors, le pouvoir reste vacant et appelle à être pourvu par une personnalité autre que Gbagbo et Ouattara. La Constitution ivoirienne n’ayant pas été dissoute, ainsi que les institutions, qui continuent de fonctionner, cette 2ème option positionne, de facto, le président de l’Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, dans le fauteuil présidentiel. Il ne peut y avoir d’autre joker pressenti pour conduire une transition souhaitée que le chef du Parlement ivoirien. Tout autre nom revenant à créer d’autres motifs de suspicion dans ce pays où l’on a très vite trouvé des ascendances aux personnalités dès qu’il s’agit de leur confier une mission de conciliation. Mieux, se passer du président de l’Assemblée nationale, c’est violer la loi fondamentale ivoirienne, qui a prévu le cas de figure qui se pose actuellement. La Constitution de 2000, en son article 40 dispose ceci : « En cas de vacance de la Présidence de la République par décès, démission, empêchement absolu, l’intérim du Président de la République est assuré par le Président de l’Assemblée nationale, pour une période de quarante cinq jours à quatre vingt dix jours au cours de laquelle il fait procéder à l’élection du nouveau Président de la République». Cette disposition pourra s’appliquer aisément dans le cas des schémas pour la résolution de la crise ivoirienne, qui tendent vers la disqualification des protagonistes du bras de fer meurtrier et jusque-là sans issue autour du fauteuil présidentiel Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. La limite principale de cette option, c’est la réaction du camp Ouattara, qui pourrait brandir une partialité du président Koulibaly. 3ème vice-président du FPI, Mamadou Koulibaly est étiqueté pour être un homme du sérail de Laurent Gbagbo. Bien plus que cela, le chef du Parlement ivoirien est très réputé pour ses positions acerbes contre les Occidentaux, notamment l’impérialisme français qu’il dépeint comme l’origine du mal des Ivoiriens et même du continent africain. Cependant, l’on ne peut dénier à cet éminent professeur d’Economie et fondateur, depuis quelques mois de la tribune de réflexions et d’action baptisée  »Institut Audace Afrique », ses positions qui échappent à tout contrôle de chapelle politicienne. Jaloux de sa liberté de penser et de dire, Mamadou Koulibaly est de la classe de ces politiciens que l’on ne peut enfermer dans le militantisme dogmatique. Il l’a illustré ces derniers mois par ses positions gênantes, qui ont même causé des soubresauts dans sa propre famille politique. L’opposition ivoirienne ne l’a-t-il pas, à maintes reprises, cité en exemple pour ses positions courageuses. Voilà qui pourrait militer en faveur de cet autre fils du Nord, reconnu sens, pour succéder à Gbagbo et à Ouattara. Tout dépend de ce qui va se décider dans les heures et jours à venir, à Nouakchott, où seront prises les décisions auxquels les deux protagonistes qui se disputent le fauteuil, seront contraints de se soumettre.

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