Chers grands intellectuels français,
Vous qui pensez. Vous héritiers des grands penseurs du Siècle des Lumières, porteur de l’humanisme, vous dont les ancêtres se sont battus contre l’esclavagisme, vous êtes- vous éteints ? Je n’entends rien de vous au sujet du dossier brulant de la Cote d’Ivoire.
Il me semble que nous sommes à une étape majeure de l’histoire Africaine. La Cote d’Ivoire est LA pièce maitresse sur l’échiquier du continent noir pour son accès au repos.
Or, nous apercevons les premières lueurs de sa réelle libération.
Soyez de la fête ! Venez danser et chanter avec l’Afrique !
Pour la première fois, un pays d’Afrique Francophone va peut-être réussir à imprimer sa propre monnaie et ne plus se nommer CFA : Colonie Française d’Afrique.
Pour la première fois, un président d’Afrique éclairé qui revendique la « Liberté pour son pays », pour le choix de ses cultures, de son économie, de son organisation sociale, va peut-être un jour mourir de sa propre mort.
Pour la première fois, des très vieux sages africains vont peut-être siéger à la chambre du Senat.
Vous, qui maniez si bien la plume, où sont passé vos brillants écrits qui supportaient mes élocutions ? Ou est votre panache ? Vos choix de mots qui nous montrent la lumière ? Avez-vous égaré vos outils ? Je vous sens tres froids. Etes-vous malades ?
Quel est ce silence pesant que vous m’infligez ? Il est insupportable. Il brule en moi comme mes premiers dénis, mes premiers actes de défense, résistance face à mon inaptitude à accepter les différences.
Je pense que vous vivez dans un pays annexé par la dictature du déni. Pays mutique où qui cache sa folie meurt dans le silence.
A défaut d’y pensez, l’Afrique viendra vous panser, car l’Afrique apprend depuis des siècles à pardonner.
Nathalie Callede
