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Le coup d’état électoral de Ouattara et de la France n’est pas passé

Le candidat de l’étranger a échoué. La République de Côte d’Ivoire, encore une fois, est restée debout face au coup d’état électoral qu’Alassane Ouattara, la France et sa télévision, France 24, voulaient porter aux institutions de la République. Dimanche 28 novembre, la Côte d’Ivoire s’éveille sur un jour nouveau. L’élection présidentielle qui devrait marquer la fin de la crise politico-militaire, la plus grave de son histoire, a lieu ce jour. (Suivez le récit d’un rocambolesque coup d’état manqué).

Tôt la matinée, notre équipe de reportage, visite un nombre important de communes de la ville. Port Bouet, Koumassi, Cocody, Abobo et Yopougon. Rien à signaler. L’élection présidentielle se passe normalement. Aux environs de 12 heures, Wattao, combattant forces nouvelles (nom actuel de la rébellion), est aperçu à l’Epp Les Jardins de la Riviera pour voter. Le chef rebelle accomplira cet acte dans la quiétude totale en compagnie d’un nombre important de soldats rebelles, précisément, dans le bureau n°03, où d’habitude, le président Laurent Gbagbo vote. Une heure avant lui, le commandant Hafiz à la tête d’un détachement de soldats de l’Onuci est arrivé sur les lieux pour une mission de sécurisation du scrutin. Il dira à la presse, ‘’Tout se passe bien, rien à signaler’’. Mais il est interpellé par un confrère de la presse étrangère qui lui fait remarquer que des troubles ont lieu au nord. Le soldat s’excuse et dit, ‘’je verrai avec mes supérieurs comment régler cela’’. Dit-il, avant de s’engouffrer dans son véhicule, tout terrain. Au cours de la journée, l’information se précise, les forces nouvelles empêchent les militants Lmp de voter dans le nord.

En fin d’après midi, au siège de la Dnc (Direction nationale de campagne) au cours d’un point de presse qu’il anime, Pascal Affi N’guessan est formel : ‘’ Dans le nord, les militant Lmp sont interdits de vote. Ils sont pourchassés et battus’’. Au soir de la même journée, I. Y. Choi, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, déclare que les élections présidentielles, se sont déroulées de façon satisfaisante, sur toute l’étendue du territoire. Et, comme pour accorder le violon, les observateurs de l’Ue affirment la même chose. La confusion dans les esprits est totale. Dans la foulé, Bamba Yacouba, porte parole de la Cei (commission électoral indépendante) apparaît à l’écran de la télévision nationale et proclame les résultats de la diaspora. Ouattara devance Laurent Gbagbo. La journée de lundi 29 au matin, les journaux annoncent que les résultats de la France sont annulés et que ceux de la diaspora ne sont pas consolidés, c’est-à-dire, non validé par la commission centrale de la Cei , conformément aux règles de fonctionnement de l’institution en charge de la présidentielle. Damana Pikas, Commissaire Cei, issu de la majorité présidentielle (Lmp), joint au téléphone, confirme l’information. Mais l’électorat de la diaspora représente 0,05% de l’électorat national, une goutte d’eau dans la mer, pense les militants Lmp. ‘’Y a rien en face, Woody gagne’’ se disent-ils en cœur.

En début de soirée, un collectif des représentants Lmp venu de la zone Cno, anime un point de presse au siège de la Dnc. Visiblement sous le choc de la barbarie dont ils ont été victimes, ils dévoilent les atrocités commises au nord par les rebelles au cours du scrutin présidentiel. Au journal télévisé de 20 heures, les déclarations des observateurs africains (Ua, Cedeao, Comisca, et Ong locales) se succèdent, toutes unanimes. L’élection présidentielle est fortement entachée, notamment en zone sous contrôle rebelle. Les images des victimes sont présentées. Quand au candidat Ouattara, il multiplie les déclarations appelant la Cei à la proclamation des résultats. Le mardi 30 sera marqué par un fait majeur. Bamba Yacouba qui avait réussi à donner sans dommage des résultats non consolidés le dimanche 28, tente d’en donner une seconde fois, il est interpellé par les commissaires Lmp. La scène diffusée par la presse étrangère, n’est pas agréable à voir. Dès cet instant, la Cei va connaître un disfonctionnement jusqu’au mercredi 01 décembre à minuit. Elle n’a pas pu donner les résultats de la présidentielle dans les délais impartis, soit trois jours après la présidentielle, selon la constitution ivoirienne. Damana Pikas, commissaire Lmp, dans un point de presse télévisé mardi dans la journée, résume le blocage de l’institution en ces mots. ‘’Si pour de simples incidents à Paris on annule les résultat dans tous les bureaux de vote de France, pourquoi on n’annulera pas là où on a empêché les électeurs de voter ‘’?

Le jeudi 02 décembre, la tension en ville a baissé d’un cran. Sur le coup de 16 heures, Paul Yao N’Dré, président de la cour constitutionnelle, apparaît sur le petit écran, il rassure les Ivoiriens tout en les appelant au calme. ‘’ La Cour constitutionnelle est saisie du dossier conformément à la constitution Ivoirienne, le droit sera dit’’dit-il dans une sérénité totale. Au même instant, sur France 24, coup de théâtre : A partir d’un salon de l’hôtel du Golf, Alassane Ouattara fait une adresse à la nation devant les cameras et micros de la presse étrangère. On remarque la présence de l’ambassadeur de la France en Côte d’Ivoire, de celui des Etats Unis d’Amérique. Quelques instants après, une émission en direct est consacrée à l’évènement sur le plateau de France 24 émettant de Paris. Le coup d’état est parfait, les Ivoiriens s’interrogent médusés. Un silence de mort règne sur Abidjan.

Paul Yao N’Dré revient à nouveau sur le petit écran de la télévision Ivoirienne. Il déclare nuls et non avenus les résultats proclamés à l’hôtel du Golf et annonce : « La Côte d’Ivoire est un Etat souverain. Il n’y a pas de vide constitutionnel. La constitution Ivoirienne est claire en la matière, le droit sera dit. J’invite les Ivoiriens à rester calmes et sereins’’. Dès cet instant, le patron de la haute juridiction de Côte d’Ivoire se met à la tâche. Il travaille toute la nuit du jeudi 03 décembre et toute la journée de vendredi.

Sur le coup de 16 heures, il apparaît à la télévision nationale, et fait le point de ses travaux. Le constat est net. Procès verbaux aux multiples signatures, le nombre d’électeurs supérieurs aux nombres d’inscrits par endroit, vote de non inscrits sur la liste électorale. Toute une orchestration à l’avantage de Ouattara. Il annule les résultats dans certains bureaux de vote et proclame Laurent Gbagbo, candidat de la majorité présidentielle, vainqueur de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010. Les rues d’Abidjan sont prises d’assaut dans une ambiance populaire. Yopougon, Cocody, Port Bouet, Marcory, la joie est totale, Abidjan renaît. La Côte d’Ivoire revient de loin, la République est sauvée. Le coup d’état électoral de Ouattara et de la France n’est pas passé.

Delphin Klato

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