Les affrontements armés se sont renouvelés dimanche dans les zones environnantes de l’aéroport de Tripoli pour le quinzième jour consécutif, tandis que la chute de roquettes sur une maison où résident des Egyptiens a fait 23 morts, illustrant le chaos dans lequel s’enfonce progressivement la capitale libyenne.
Des bruits d’explosion ont retenti ce dimanche matin dans différents quartiers avoisinants l’aéroport contraignant les populations à fuir leurs maisons vers des endroits jugés plus sûrs.
Confrontés à des délestages fréquents d’électricité, les habitants de Tripoli souffrent aussi de pénuries d’essence, de certain produits alimentaires et d’approvisionnement en eau potable, ce qui augure d’une catastrophe si cette situation perdure dans la capitale.
Le gouvernement libyen a mis en garde vendredi contre l’effondrement de l’Etat dont les institutions déjà tétanisées par l’insécurité et l’absence d’organes de sécurité étatiques, ont été paralysées par ces affrontements armés.
Signe de la gravité de la situation qui se détériore irrémédiablement, les ambassades ont commencé à quitter Tripoli avec le départ du personnel diplomatique des Etats-unis et de la Turquie vers la Tunisie par voie terrestre. La Grande-Bretagne et l’Allemagne si elles n’ont pas encore décidé l’évacuation de leur personnel diplomatique l’ont déjà réduit et ont enjoint leurs ressortissants résidant en Libye de quitter immédiatement ce pays de l’Afrique du Nord en raison de l’escalade de la violence et du chaos sécuritaire.
En outre, aucune perspective d’une issue ne se profile à l’horizon en dépit de la multiplication des initiatives de médiation et même de la conclusion dernièrement d’un accord qui n’a pas tenu longtemps.
L’aéroport de Tripoli est le théâtre d’affrontements depuis le 13 juillet entre les ex-rebelles de Zenten, qui en ont pris le contrôle après la chute du régime de Kadhafi en 2011 et une alliance composée de la Chambre des opérations des révolutionnaires de Libye, soutenue par certains ex-rebelles de Misrata. Ces combats ont fait plus de 47 morts et 120 blessés, rappelle-t-on.
A Benghazi, la tension est toujours aussi vive avec de violents affrontements armés entre les unités des forces spéciales de l’armée libyenne et des groupes armés islamistes qui ont fait 26 morts et 40 blessés à Benghazi samedi.
Le Croisant-rouge libyen a demandé une trêve aux belligérants afin de pouvoir évacuer les habitants coincés et porter assistance à ceux qui en ont besoin.
Benghazi connaît depuis le déclenchement, le 16 mai dernier, de l’opération militaire ‘Karama’ destinée à lutter contre les extrémistes, des affrontements impliquant les troupes du général à la retraite, Khalifa Haftar, appuyées par des unités de l’armée et les milices islamistes dont le puissant groupe djihadiste, Ansar Asharia, accusé d’être derrière les violences dans cette ville.
Ces affrontements ont fait jusqu’à présent plus de 100 morts et des centaines de blessés dont des civils victimes de tirs de roquettes et autres obus qui tombent sur leurs habitations.
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