Le cas Gbagbo rassemble les Africains

by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 6 juin 2013 5 h 35 min

Tout le monde le voyait déjà. L’injustice faite au président Gbagbo qui croupit à La Haye pendant que les vrais tueurs se la coulent douce en Côte d’Ivoire a fortement mobilisé les Africains et au-delà les démocrates du monde. Mais la volonté de le maintenir en prison en demandant au procureur d’aller chercher d’autres preuves là où il n’a rien trouvé pendant deux ans a davantage révolté les intellectuels africains. Au nombre de ceux-là, Kofi Yamgnane, ancien ministre de Mitterrand et très proche de François Hollande.

«Mon cher Bernard, je te remercie pour ta prise de position qui me paraît être la seule bonne réponse : Trop, c’est trop ! Maintenant, la balle est dans notre camp, en quelque sorte pour la libération immédiate du président Gbagbo, suivie d’une grande riposte menée par les Etats africains («la révolution des gueux»), à condition qu’on soit sûr de la réussite ; ou bien on se contente de juste protester contre l’injustice, le deux poids deux mesures. J’appelle plus tard pour la suite à donner en fraternité».
Ainsi est libellée d’une correspondance que le ministre Kofi Yamgnane a adressée à Bernard Houdin, conseiller spécial du président Gbagbo, sur son compte Facebook. Dans une prise de position vigoureuse,
Houdin s’est élevé contre le refus de libérer le président Gbagbo alors même que les juges ont clairement indiqué que les preuves du procureur n’étaient pas suffisantes. C’est cette prise de position courageuse du conseiller spécial du président Gbagbo que le ministre Yamgnane, proche collaborateur du président Hollande, salue.

Kofi Yamgnane prend position

En réalité, le ministre Kofi Yamgnane, Français d’origine togolaise, profite de la réaction de Bernard Houdin pour prendre clairement position en faveur du président Gbagbo. Pour lui, le refus de rendre au président sa liberté confisquée depuis plus de deux ans, alors même que l’accusation n’a pas été capable de produire des preuves sérieuses contre lui, est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. C’est cela qu’il veut traduire en indiquant que «la seule bonne réponse» à la Cpi, c’est de dire : «Trop, c’est trop !». Ce qui traduit le ras-le bol des Africains. Il a même baptisé ce ras-le-bol la «révolution des gueux».
Selon le dictionnaire universel, un gueux, c’est un pauvre, un mendiant qui tend toujours la main. C’est cette idée dévalorisante que les Occidentaux se font des Africains. C’est pourquoi ils n’ont aucune considération pour eux. Et la Cpi a été justement mise en place pour humilier les chefs d’Etat africains qui refusent de servir leur cause : celle du néocolonialisme.
A l’instar de Karl Max qui appelait les «prolétaires» du monde à s’unir contre les «bourgeois» qui les exploitaient, Kofi Yamgnane appelle les Africains que les Occidentaux traitent de «gueux» à se révolter contre la Cpi. En ce qu’elle est l’instrument qui sert la cause du néocolonialisme. Mais Kofi Yamgnane estime que les Africains doivent mettre cette révolution en route en étant «sûrs de la réussite» de leur initiative. Faute de quoi «on se contente juste de protester contre l’injustice, le deux poids deux mesures».
La clef de cette réussite se trouve dans la solidarité des chefs d’Etat et des intellectuels africains. En somme de tous les fils du continent face à l’humiliation que leur font subir ceux qui se considèrent comme les maîtres du monde à travers la Cpi.

Le cas Gbagbo rassemble les Africains

Ce message du ministre Yamgnane sonne fort heureusement comme quelque chose qui enfonce une porte déjà ouverte. En ce sens que des voix de chefs d’Etat et des intellectuels africains se lèvent de plus en plus pour dire non à la justice raciale que pratique la Cpi, pour reprendre les termes du Premier ministre éthiopien, nouvellement élu président de l’Union africaine, Haïlemariam Desalaign. Et ce, depuis l’incarcération du président Gbagbo à La Haye. Cette prise de conscience des Africains s’est davantage accentuée avec le refus de remettre le président Gbagbo en liberté alors que les juges ont estimé qu’il n’y a pas suffisamment de preuves contre lui.

Gbagbo pourra dormir tranquille si…

Ainsi donc la solidarité africaine est en train de se mettre en branle autour du cas Gbagbo au nom de la dignité du peuple africain. Si cette action se solde par une réussite, celui qu’on appelle affectueusement l’enfant du peuple en Côte d’Ivoire pourra dormir tranquille. Car la trame de son combat de toujours, c’est la dignité du peuple africain. C’est le début de la naissance d’un nouvel ordre mondial dans lequel l’Afrique ne sera plus à la traîne, mais sera l’égale des autres continents.

Avec Notre Voie

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