La Chine devient le leader mondial en termes de volume de ventes d’objets d’art contemporain, dépassant largement le leader traditionnel dans ce secteur que sont les Etats-Unis.
Selon une étude menée par le site Artprice, le chiffre d’affaires des maisons de vente aux enchères chinois (sauf Taiwan) a atteint 747,5 millions de dollars cette année, alors que le marché américain arrivait à peine à 686,5 millions de dollars.
La maison de vente aux enchères China Guardian, qui occupe la troisième place mondiale par son importance après Christie’s et Sotheby’s, a vendu en 2011 le lot le plus cher du monde – un tableau du célèbre peintre chinois Qi Baishi. Ce tableau, qui s’appelle Eagle on Pine Tree(Aigle sur le pin), qui contient des éléments de calligraphie, a été vendu pour 65,4 millions de dollars (425,5 millions de yuans) lors d’une vente aux enchères à Pékin.
Aux Etats-Unis, l’art « haut de gamme » se vend très bien uniquement à New York, alors qu’en Chine, les ventes aux enchères se déroulent dans plusieurs grandes villes du pays. Sur les 10 sites de ventes aux enchères traditionnels dans le monde, six se trouvent déjà en Chine. A Pékin, Hong Kong, Shanghai, Guangzhou, Nankin et Hangzhou. Rien d’étonnant donc que le marché de l’art chinois dépasse par ses volumes le marché américain.
« La Chine développe activement son marché de l’art »,explique Vassili Tsereteli, critique d’art et directeur du Musée d’art moderne de Moscou. « On le voit à l’ampleur des galeries d’art qui sont construites dans le pays et au nombre de collectionneurs qui recueillent des objets d’art national. Les œuvres d’artistes chinois contemporains deviennent de plus en plus chères, car les artistes chinois savent très bien refléter les phénomènes culturels et les mouvements sociaux dans le monde moderne. Et lorsque les travaux sont marqués politiquement, dans les limites de ce que permet la censure, le prix de telles œuvres d’art grimpe en flèche. Il faut rappeler que de nombreux peintres chinois contemporains ont étudié en URSS et en Russie. Avec l’expérience, ils ont su trouver leur propre langage artistique et combiner parfaitement les traditions nationales avec les styles européens.
Plusieurs collectionneurs russes s’intéressent à l’art contemporain chinois. Les Français sont également de grands fans d’art chinois contemporain. Le couple DSL (Dominique et Sylvain Lévy) était le premier à s’intéresser à l’art contemporain chinois. Depuis 2005 les deux collectionneurs français participent régulièrement aux ventes aux enchères. Ils ont fait un très bon choix ».
Le peintre Zeng Fanzhi est considéré comme l’artiste numéro un en Chine. Son tableau The last supper (la Cène) a permis à la maison de vente aux enchères Sotheby’s de battre un nouveau record en termes de prix de vente d’un lot l’année dernière. Zeng Fanzhi a revisité le célèbre tableau de Léonard de Vinci à sa manière, y ajoutant une touche de modernité, représentant 13 écoliers chinois, cravates rouges au cou, en train de manger une pastèque. Le tableau a été vendu à Hong Kong pour 23,3 millions de dollars, alors que son prix de départ était de 9 millions. Les enchères ont duré seulement 15 minutes. L’acheteur, qui a voulu rester anonyme, participait aux enchères par téléphone.
Dans le Top 100 des artistes contemporains par chiffre d’affaires pour les années 2013-2014, 47 noms sont chinois. La liste contient seulement 19 noms américains. Les peintres britanniques sont troisièmes par fréquence de leurs noms dans cette liste. Quant aux artistes français et allemands, ils complètent ce Top-5.
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LA CHINE, PREMIER MARCHÉ MONDIAL
En termes de zone géographique, la Chine confirme sa place de première puissance mondiale devant les États-Unis, avec un produit de ventes de 5,66 milliards de dollars, en baisse toutefois de 5 % par rapport à 2013.
En retrait de 14 %, l’art contemporain montre quelques signes d’essoufflement en Asie. L’année a été en revanche exceptionnelle aux États-Unis avec une envolée de 41 % des ventes, à 4,8 milliards de dollars.
En progression de 35 %, le Royaume-Uni conforte sa troisième place, avec 2,8 milliards de dollars. La France arrive en 4e position, loin derrière, avec 496 millions de dollars, en baisse de 10 % sur 2013.
Pour M. Ehrmann, ce dynamisme mondial est aussi porté par l’économie muséale. « Il s’est créé plus de musées entre 2000 et 2005 que durant tout le XIXe et le XXe siècle et il s’ouvre dans la Grande Asie un musée par jour ».
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