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La candidature de Ouattara suscite débat en Côte d’Ivoire

Suite à Pascal Affi N’guessan, président du FPI, d’Anaky Kobena, c’est maintenant au tour de Akissi Danielle Boni-Claverie de relancer le débat de l’inégibilté d’Alassane Ouattara au vu de la constitution Ivoirienne.

Akissi Danielle Boni-Claverie
Akissi Danielle Boni-Claverie

Métisse de père ivoirien et de mère française et ex-ministre sous la bannière du PDCI puis sous Laurent Gbagbo,  Akissi Danielle Boni-Claverie s’est dite légitime pour évoquer l’impossibilité de l’actuel chef de l’état ivoirien à se présenter aux prochaines présidentielles.

Selon les fichiers officiels de la république de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara est de père voltaïque (actuel Burkina-Faso) et de mère ivoirienne. Or, l’article 35 de la constitution ivoirienne exige que les deux parents soient ivoiriens.

Pour contourner cet article qui empêchait monsieur Ouattara de se présenter à la présidence du pays, Laurent Gbagbo, alors président de la Côte d’Ivoire, s’était appuyé sur les droits exclusifs et régaliens que confère l’article 49 de la constitution, lors des accords de Pretoria,  pour permettre la candidature du président du RDR.

Or selon cette même loi ivoirienne, monsieur Ouattara n’est pas apte à utiliser cet article 49 de la constitution en ses propres faveurs.

C’est donc sur cette difficulté constitutionnelle que s’appuie madame Boni-Claverie pour se prononcer sur l’éligibilité de l’actuel hôte du palais d’Abidjan.

Au cours de la conférence de presse qu’elle a animée le jeudi 18 juin 2015 à Cocody, Akissi Danielle Boni-Claverie a contesté  la candidature d’Alassane Ouattara, candidat à sa propre succession, et proposer une plate-forme transitionnelle incluant le report des élections à venir.

Avant de se prononcer sur l’éligibilité de l’actuel chef de l’Etat ivoirien, Danielle Boni-Claverie a d’abord tenu à montrer l’objectivité de sa position sur le sujet.

« Je m’accorde une légitimité qui vient de mon parcours, de mon expérience, de mon âge et parce que je ne peux pas être soupçonnée de visées électoralistes puisque l’article 35 de la Constitution m’empêche d’être candidate. Oui, je suis inéligible parce que je suis une “ou’’ c’est-à-dire qu’un de mes parents n’est pas ivoirien. Je trouve cela injuste », a-t-elle précisé.

Elle a ensuite abordé la question de l’éligibilité d’Alassane Ouattara en ces termes : « Je regrette que le Président Ouattara n’ait pas procédé dès le début de son mandat au toilettage de notre loi fondamentale en amendant tout particulièrement l’article 35. Ce qui le contraint aujourd’hui à respecter cette même loi (…) Mon parti et moi n’avons jamais fait l’apologie de positions extrêmes ou virulentes, mais à ceux qui défendent la thèse que le Président est rééligible de plein droit parce qu’ayant exercé la fonction présidentielle, nous répondons que la Constitution impose les mêmes conditions à tous les candidats ».

Akissi Danielle Boni-Claverie

Danielle Boni-Claverie a même clarifié son opinion au cours des échanges avec la presse. « Dans le débat sur l’article 35, j’ai voulu montrer que, bien sûr, la fonction présidentielle met tous les projecteurs de l’actualité sur le Président Ouattara. Mais nous sommes nombreux en Côte d’Ivoire à ne pas pouvoir nous présenter. Ce fait n’est pas normal. Et c’est cela que je veux dénoncer. La vérité, c’est que le Président Ouattara est inéligible, au même titre que d’autres Ivoiriens dont moi-même. (…) Nous pensons que ce n’est pas un crime de lèse majesté que d’évoquer l’inéligibilité du Président. Elle doit faire partir d’un débat. Et je sais que je peux peut-être décevoir le pouvoir parce qu’il ne va pas dans cette voie. Mais je pense que les propos que j’ai tenus n’ont rien de provocateur, de déstabilisateur, encore moins d’insurrectionnel. (…) Il n’y a pas de sujet tabou et nous pouvons mener le débat dans le calme, la paix, sans violence verbale, en toute responsabilité », estime-t-elle.

« Alors comment sortir de ce dilemme ? ». « L’URD propose le report des élections sur une durée à étudier de façon consensuelle. L’URD propose la constitution d’une plate-forme transitionnelle avec une feuille de route précise qui aura à mener un certain nombre de réformes pour améliorer le système politique et électoral, notamment amender la Constitution et l’article 35 pour permettre à tout candidat qui le désire de se présenter. Cette plate-forme transitionnelle –j’évite le terme “transition’’, trop lié dans l’imagerie populaire à des coups d’Etat ou des situations insurrectionnelles – devrait avoir comme mission la révision de la Constitution et la reprise de tout le processus électoral », a répondu madame Boni-Claverie.

Journaliste, Députée, DG de la RTI, ministre de la communication et politiquement transfuge du PDCI au CNSP en passant par l’UDPCI, Akissi Danielle Boni-Claverie est aujourd’hui présidente de l’Urd (Union pour la République et la Démocratie)

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