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HOMMAGE DU FPI AU RECIPIENDAIRE BERNARD B.DADIE

HOMMAGE DU FPI AU RECIPIENDAIRE BERNARD B.DADIE

Le FPI vient d’apprendre que l’éminent homme de culture, Bernard Binlin Dadié a été désigné lauréat de l’édition 2015 du Prix Unesco-UNAM/Jaime Torres Bodet en sciences sociales, humanités et arts 2015, qu’il recevra le 11 Février 2016, date qui coïncidera avec la célébration de ses 100 ans.
Cette distinction est d’autant plus prestigieuse que le vainqueur a été sélectionné parmi des candidats issus de 20 pays différents.
1. Une reconnaissance à un pionnier de la culture mondiale
Bernard B. Dadié, né en 1916 à Assinie, Sud-Est de la Côte d’Ivoire, a produit un nombre considérable d’œuvres : des essais, des contes, des romans, des œuvres dramaturgiques, des nouvelles et des poèmes. Parmi ces œuvres, l’on pourrait citer pêle-mêle
●Afrique debout (1966),
● Légendes africaines (1973),
●Climbié (1982),
●La Ronde des jours (1981),
●Hommes de tous les continents (1967),
●La Ville où nul ne meurt (1968),
●Monsieur Thôgô-Gnini (1970),
● Béatrice du Congo (1970),
● Les Voix dans le vent (1970),
●Patron de New York (1964),
●Les contes de Koutou-as-Samala (1982),
●Assémien Déylé, roi du Sanwi (1936),
●Un nègre à Paris (1966),
●Carnet de prison (1981).
Cette abondance révèle le génie d’un homme dont le mérite a été deux fois salué par le Grand Prix littéraire d’Afrique noire en 1965 (Patron de New York) et en 1968 (La Ville où nul ne meurt).
Cet homme trempé dans la culture depuis des lustres – bibliothécaire-archiviste à l’Institut Français d’Afrique Noire de Dakar (IFAN), de 1937 à 1947, Chef de cabinet au Ministère de l’Education Nationale de Côte d’Ivoire, Directeur des services de l’information, Directeur des Beaux-arts et des traditions populaires, Directeur des Affaires culturelles, Ministre de la culture de 1977 à 1986 – fut aussi membre et Vice-Président du conseil exécutif de l’Unesco de 1964 à 1972.
Aussi, le FPI exprime-t-il sa fierté de voir l’Unesco, elle-même, récompenser cet orfèvre de la culture.
Le parti de Laurent Gbagbo observe que, dans le domaine des lettres et des arts, Monsieur Bernard Dadié est un homme de constance, de conviction et d’engagement.
Cette conviction et cet engagement se retrouvent également dans le domaine politique.
2. De la culture à la politique
Le FPI note qu’entre l’activité littéraire et artistique, abondante, et le domaine politique, militant, il existe un lien étroit, c’est-à-dire une sorte d’épine dorsale qui tient le Tout. Rien d’étonnant si l’on en croit le philosophe allemand Arthur Schopenhauer pour qui « l’artiste reste toujours cet œil unique du monde qui possède sa vision particulière et aiguë (…) C’est par son œuvre qu’il prête ses yeux aux spectateurs pour regarder le monde. Toute œuvre d’art tend à nous montrer la vie et les choses telles qu’elles sont dans leur réalité, mais telles aussi que chacun ne peut les saisir immédiatement à travers le voile des accidents objectifs. C’est ce voile que l’art déchire ».
C’est pourquoi des titres comme Afrique debout, Hommes de tous les continents, Monsieur Thôgô-Gnini, Carnet de prison portent le programme politique de l’homme féru de culture, engagé aux côtés de ses frères et cultivant un humanisme de bon aloi. En un mot, Bernard Dadié a toujours défendu et continue de défendre les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité depuis plus de sept décennies maintenant. Rien d’étonnant que cet artiste, que disons-nous ! cet homme politique de gauche et ancien prisonnier de Grand-Bassam (1951) accompagne avec la même détermination le combat de Laurent Gbagbo.
Il s’agit d’une coïncidence de destins forgés dans un idéal commun : liberté, souveraineté et indépendance. C’est pourquoi il s’est engagé aux côtés de Laurent Gbagbo depuis 2006, à la tête du Conseil National de la Résistance pour la démocratie (CNRD), mouvement qui s’inspire du Conseil National pour la Résistance (1943-1945).
Au total, on retient de Bernard Dadié l’idée d’un créateur hors pair, un militant de gauche qui a toujours refusé l’assimilation sous toutes ses formes. Selon l’universitaire nigérian Samuel Ade Ojo, Bernard Dadié « refuse de sacrifier son style, sa conception d’homme, sa préoccupation littéraire afin de plaire [au] public. (…). Bien qu’il soit un évolué qui a subi beaucoup d’influences européennes, il refuse de s’occidentaliser mentalement (…). »
Dès lors, Bernard Dadié apparaît comme un monument qui a traversé le XXe siècle et poursuit sa marche en avant pour servir aux générations actuelles le symbole d’un homme accroché aux valeurs de générosité, de justice, d’amour et de liberté.
3. Bernard Dadié : hier, aujourd’hui et demain …
Le FPI s’honore de ce que celui qui, dès 1940-1950, s’engagea dans la lutte pour la dignité de l’homme africain, poursuit le même combat avec la même abnégation, au point de paraître plus dynamique et plus généreux que bien des jeunes, comme pour illustrer l’idée selon laquelle la jeunesse n’a aucun rapport avec la biologie : plutôt un état d’esprit. C’est que, Bernard Dadié a 100 ans depuis quelques jours. A la suite du poète, on peut dire que le plus important dans la vie n’est pas l’âge ; le plus important, ce sont l’esprit et la conviction. Ils maintiennent Bernard Dadié dans la classe des jeunes, pour autant que le nouveau centenaire n’a jamais déserté l’idéal de liberté et d’égalité. A contrario, des acteurs trois fois plus jeunes que Bernard Dadié se détournent sans vergogne de cet idéal de liberté humaine et de bien d’autres, en collusion veule avec les prédateurs de tout acabit et autres seigneurs et marchands de guerre en Afrique. Merci, « Doyen » pour le modèle de militantisme en faveur de l’Homme que vous incarnez. Merci pour l’exemplarité de votre vie d’engagement pour que jamais ne faiblisse la flamme de l’espérance. Félicitations pour cette distinction on ne peut plus méritée en ces temps où l’imposture et la forfaiture revêtent les oripeaux de valeurs.
4.Bernard Dadié comme le père de Ngnudoh
Qui est Ngnudoh ? En langue Dan-Yacouba de Danané, le mot ngnudoh désigne le sage, et ngnudoly, la sagesse ou vérité historique. D’après un conte Dan-Yacouba, les jeunes d’un village décidèrent un jour d’éliminer physiquement toutes les personnes âgées, c’est-à-dire la plupart de leurs propres parents, au motif fallacieux qu’ils sont vieux, impotents ou inutiles. Mais le jeune Ngnudoh qui n’était pas de cet avis, cacha ses parents dans un grenier. Ces derniers échapperont donc au massacre. Mais les jeunes n’eurent pas le temps de fêter la disparition des personnes âgées. En effet, au lendemain de l’holocauste, un Génie surgit de la forêt et menaça de tuer tous les jeunes s’ils n’arrivaient pas à résoudre l’énigme suivante : fabriquer une natte avec du sable comme matière première, ou fabriquer du sable à partir d’une natte. Devant cette situation pour le moins terrifiante, Ngnudoh alla consulter ses parents dans leur cachette : « Fils, répondit père Ngnudoh, si demain le Génie vous menace de mort, soyez sereins et répondez simplement ceci : « Génie de la Forêt on ne fabrique jamais une nouvelle natte sans l’ancienne ; si tu veux de nous une nouvelle natte, donne-nous d’abord l’ancienne ». Face à cette réponse inattendue, le Génie s’est exclamé, avant de disparaître, laissant les jeunes en paix : Vous avez de la chance, vous n’êtes pas seuls dans ce village. Votre réponse montre, de toute évidence, qu’il y a encore des Vieux dans ce village ! ».
En se fondant sur ce qui précède, le FPI considère Bernard Dadié comme le père de Ngnudoh, ce héros mythique Dan, précurseur de la dialectique du NOUVEAU par le recours à l’ANCIEN.

Pour la CURF,
Cellule Universitaire de Recherche et
de Formation Politique du FPI
Prof. DEDY Séri

Abidjan le 14/01/2016

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