Général Dogbo Blé: « On veut que le général Dogbo Blé soit un criminel pour mieux justifier que le président Gbagbo est un criminel »

by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 9 octobre 2012 19 h 58 min

Procès de l’assassinat du colonel-major Dosso: Le général Dogba Blé démonte toutes les accusations
Le général Bruno Dogbo Blé a été interrogé hier dans le cadre du procès de l’assassinat du colonel-major Dosso Moussa. Au terme d’une démonstration sérieuse, l’ex-commandant de la Garde républicaine a rejeté en bloc les accusations portées contre lui.
Le procès du général Dogbo Blé et de ses codétenus a repris, hier lundi, à 10h30 au tribunal militaire délocalisé à la cour d’appel d’Abidjan-Plateau. Appelé à la barre pour répondre des faits de l’assassinat du colonel-major à la retraite, Dosso Adama, qu’on tente de lui coller, le général Dogbo a demandé à la cour que préside le magistrat hors hiérarchie, Kanga Mathurin Penon de lui accorder 15 min afin de s’acquitter de ce qu’il a qualifié d’un devoir. Chose que lui a accordée la cour après consultation du parquet général. C’est alors que le général Dogbo Blé a tenu, avant tout propos, à saluer la mémoire de tous les soldats de la Garde républicaine qui sont tombés au champ d’honneur pendant la guerre postélectorale. «Je tiens à saluer leur mémoire et à saluer leur fidélité à la République. Et dire que je suis fier d’eux et fier d’avoir été leur chef en ce moment précis de l’histoire de notre pays. Je suis fier d’eux pour avoir défendu le Président de la République et les institutions républicaines sans fléchir conformément au décret qui définit les missions de la Garde républicaine et signé du premier président de notre pays, Félix Houphouët-Boigny. Je tiens à préciser qu’aucun chef d’Etat n’a changé une virgule dans ce décret. L’histoire ne retiendra pas que le général Dogbo Blé et ses hommes avaient trahi la République». A la suite de ces propos, il a décrit les conditions inhumaines de sa détention à Korhogo. « Nous sommes 27 détenus dans une pièce de 4 mètres carré. C’est là que nous faisons tout. Quand on parle de torture, il y en a qui pensent que nous plaisantons. Non, on ne plaisante pas. Nous sommes détenus dans des conditions de maltraitance qui dépassent l’entendement humain. Un jour, des gens sont venus m’extraire de là pour, disent-ils, m’auditionner. Ils m’ont fait sortir nuitamment de la ville de Korhogo en mettant une cagoule. Je me suis retrouvé avec eux dans une forêt du département de Boundiali ». Et le général Dogbo Blé de s’interroger : «Monsieur le président, dans quel pays sommes-nous où on auditionne des détenus dans une forêt ? ». Mais ce n’est pas tout, explique l’ex-commandant de la garde républicaine. «Quand ils m’ont ramené, ils m’ont placé dans un endroit qu’ils qualifient eux-mêmes d’enfer. C’est dans un endroit où sont rassemblés tous les moustiques de Korhogo avec deux toilettes ouvertes. Je signale que le procureur militaire n’y a jamais mis pied pour voir nos conditions de détention».

Des conditions de détention inhumaines à Korhogo

Abordant l’affaire relative à l’assassinat du colonel-major Dosso Adama, le général Dogbo Blé a tenu à préciser que le « blocus » du golf hôtel où le colonel- major est censé avoir été arrêté n’était pas de son ressort. Mais plutôt de celui des forces terrestres qui étaient sous le commandement du général Détoh Letho. Il estime donc que la personne qu’on aurait dû saisir après l’arrestation du colonel-major Dosso est bien le commandant des forces terrestres et non le commandant de la Garde républicaine. Le général Dogbo rejette donc les accusations selon lesquelles après avoir été informé de l’arrestation du colonel -major Dosso, il aurait appelé le sergent Toali Noël pour lui demander quelle était sa position. « Je n’ai jamais appelé Toali Noël. Et vous pouvez le vérifier sur mes téléphones qui se trouvent aux mains de ceux qui m’ont arrêté. Je leur ai dit de les exploiter pour découvrir la vérité. J’ai même mis mon téléphone fixe à leur disposition à toutes fins utiles ». Le général rejette également le fait d’avoir donné l’ordre d’aller exécuter le colonel-major Dosso Adama. « Le sergent-chef Lago qui dit avoir tué le colonel- major insinue d’abord que je leur ai donné l’ordre de le conduire à la brigade de recherches. Ensuite, il indique que je leur ai dit d’aller l’exécuter du côté de l’Ecole de police. Enfin, il dit que c’est sur l’autoroute qu’il a commis son forfait. Vous voyez qu’il n’y a pas de cohérence dans ses dires. En l’espace de quelques minutes, j’aurais donné trois ordres différents. Ce n’est pas possible ! Et puis Monsieur le président, donner l’ordre de tuer quelqu’un au téléphone me parait gros ». Par ailleurs, les assassins du colonel-major Dosso Moussa disent avoir trouvé sur lui un plan d’attaque de la ville d’Abidjan qu’ils avouent n’avoir pas remis au général Dogbo qui était pourtant censé, selon eux, les avoir envoyés. «Pourquoi ne m’avoir pas remis ce plan d’attaque si c’était vraiment moi qui les avais envoyés ? Je précise qu’ils soutiennent que ce plan était bien détaillé et comportait des points stratégiques. Pourquoi ils l’ont gardé par devers eux ? Il en est de même pour les téléphones portables du colonel-major Dosso qu’ils ont aussi gardés par devers eux ».
Il y a aussi que Lago et son complice Toh Ferdinand disent être revenus rendre compte au général Dogbo Blé après avoir exécuté le colonel-major Dosso Adama. Et ils soutiennent qu’au moment où ils arrivaient au bureau du général, la porte était entrebâillée et qu’ils sont entrés dans le bureau sans frapper à la porte. Le général était présent, selon eux, avec son adjoint, le commandant Kipré. Ils disent également que le général Dogbo Blé leur aurait remis 20.000 fcfa après la mission pour aller dîner. Sur ces points, la réponse du général Dogbo Blé fut claire et précise. D’abord, il indique n’avoir jamais eu pour habitude de laisser son bureau entre-ouvert pendant qu’il y est pour des raisons de sécurité. Il fait même remarquer que c’est lui qui de l’intérieur actionne un bouton pour ouvrir son bureau si on lui signale la présence de quelqu’un. Il n’est donc pas possible que le sergent-chef Lago et son compagnon aient trouvé son bureau ouvert au point d’y entrer comme si c’était dans un marché. En ce qui concerne l’argent qu’il leur aurait remis, le général Dogbo indique que c’est tous les jours qu’il donne de l’argent à ses éléments en poste pour dîner. Tout simplement parce qu’ils restent au palais jusqu’à tard tant que le président de la République, Laurent Gbagbo, y est.
Au total, le général Dogbo Blé rejette toutes les accusations portées lui. « Je n’ai jamais donné d’ordre à qui que ce soit pour aller exécuter le colonel-Major Dosso Adama. Je pense que le sergent-chef Lago récite une leçon qu’on lui a soufflée. Moi, je suis un soldat. Je ne suis pas un homme politique. Mais on veut politiser ma fonction. On veut que le général Dogbo Blé soit un criminel pour mieux justifier que le président Gbagbo est un criminel », a conclu l’ex-commandant de la Garde républicaine.

« On veut politiser ma fonction »

Ces propos du général Dogbo Blé ont été d’ailleurs confirmés par le commandant Kipré qui a indiqué qu’il n’a jamais donné d’ordre au nom du général Dogbo. Le sergent-chef Lago, lui-même, qui a exécuté le colonel-major Dosso Adama a affirmé qu’il n’a pas reçu l’ordre directement du général Dogbo Blé. Mais par l’intermédiaire du commandant Kipré. Ce que le commandant Kipré conteste. A la question de savoir quel intérêt auraient les membres de sa garde rapprochée pour l’accuser, alors qu’ils avaient de bons rapports, le général répond : « je ne sais pas. Mais le fait d’avoir de bons rapports avec mes éléments ne veut pas dire que je sais ce que chacun pense dans son for intérieur. Moi, je suis incarcéré à Korhogo et eux à Abidjan, je ne sais rien de leurs conditions de détention ». Les conditions d’arrestation du sergent-chef Lago rapportées par lui-même confortent les soupçons du général Dogbo. « Je n’ai pas été arrêté dans la rue où à mon domicile. C’est quand je suis allé toucher mon salaire main à main que j’ai rencontré le commandant Koné Zacharia. Nous nous sommes fait des accolades. Après quoi, il m’a invité au golf hôtel, le lendemain. Quand je suis arrivé au golf hôtel, on m’a arrêté et conduit à la résidence du général Coulibaly (Abdoulaye). Là-bas en présence de Maître Sounkalo (avocat du Rdr, ndlr), on m’a dit : nous avons des informations selon lesquelles quand le général Dogbo Blé vous a envoyé prendre le colonel Dosso au blocus, c’est toi qui l’as abattu. Nous, nous ne sommes pas des criminels. Ce que nous voulons, c’est de savoir où tu l’as abattu pour prendre son corps. Là pour des raisons de sécurité, j’ai nié les faits. Mais c’est devant le commissaire du gouvernement que j’ai tout avoué. J’avoue que je n’ai pas été touché au golf hôtel », a soutenu le sergent-chef Lago.
Cette déposition appelle un certain nombre d’interrogations. Pourquoi le sergent-chef Lago ne semblait pas du tout être inquiet après avoir exécuté le colonel-major Dosso, au point de s’entendre avec le commandant Koné Zakaria et d’aller sur son invitation au golf hôtel ? Pourquoi c’est au domicile du général Abdoulaye Coulibaly que Lago a été interrogé et non dans un camp des Frci comme ça se fait pour tous ceux qu’on arrête ou qu’on enlève depuis que Ouattara a pris le pouvoir ? Enfin, le sergent-chef Lago est certainement le seul militaire qui, bien que reconnu comme coupable de l’exécution d’une personnalité aussi importante pour le pouvoir actuel que le colonel-major Dosso, n’a subi aucun sévice corporel depuis son arrestation. Qu’a-t-il en commun avec les Frci et le pouvoir Ouattara pour qu’il en soit ainsi ? Autant de questions qui autorisent à penser que le sergent-chef Lago n’a pas dit la vérité sur l’identité du ou des commanditaires de l’assassinat du colonel-major Dosso.

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