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Déstabilisation de la Côte d’Ivoire: L’histoire de la longue conspiration de Wade

Abdoulaye Wade
Abdoulaye Wade

L’ambassadeur Alcide Djédjé, Représentant de la Côte d’Ivoire auprès de l’Onu et Conseiller spécial du chef de l’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, chargé des Affaires diplomatiques, n’a pas visé hors de la cible en soutenant, samedi dernier, sur le plateau du journal de 20h de la télévision nationale ivoirienne (RTI) que le chef de l’Etat sénégalais, Abdoulaye Wade, n’en n’était pas, à travers l’affaire Ouattara, à sa première initiative de conspiration contre la Côte d’Ivoire. Il a ensuite précisé que Wade a pris contact avec d’autres chefs d’Etat africains “pour neutraliser” Laurent Gbagbo.
Evidemment, cette tentative de neutralisation a été étouffée dans l’œuf parce que dénoncée publiquement par Abidjan. Mais aussi, grâce au grand sens de responsabilité de certains dirigeants du continent pour qui, a-t-on appris, toute initiative visant à compromettre les efforts déployés par la Côte d’Ivoire pour sortir de la crise n’est pas à soutenir. Au cours d’une conférence de presse animée, samedi dernier, à Dakar, le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Madické Niang, a nié tout coup bas de Dakar contre Abidjan. “Je veux dédramatiser. Le Président Wade n’a nullement l’intention de s’immiscer dans les affaires intérieures de la Côte d’Ivoire”, a-t-il ajouté.
Comme dans un chaînon musical synchronisé, le cabinet d’Abdoulaye Wade et le RDR ont embouché la trompette de la ligne de défense selon laquelle la rencontre Wade-Ouattara du jeudi 4 novembre dernier à Dakar serait uniquement celle de deux membres de l’Internationale libérale. “C’était une rencontre entre deux frères libéraux. M. Ouattara est venu à Dakar à ses frais pour entendre les conseils du chef de l’Etat sénégalais, son expérience d’ancien opposant pouvant l’aider”, avance le ministre sénégalais Madické Niang. Avant de brandir l’argument spécieux mais sans teneur selon lequel des opposants socialistes, sénégalais et français, s’étaient rendus à Abidjan pour soutenir le Président Laurent Gbagbo pendant la campagne présidentielle.
Même son de cloche au RDR. Dans un communiqué lu, samedi dernier, Mme Anne Oulotto, porte-parole d’Alassane Ouattara, a dit textuellement les mêmes choses que Dakar. On croirait aisément que ce communiqué a été rédigé depuis le palais présidentiel sénégalais.
A la vérité, les arguments avancés par Dakar et le RDR sont aux antipodes de la réalité des faits. La rencontre entre Wade et Ouattara n’avait rien à voir avec l’Internationale libérale. Et puis, Wade n’a pas obtenu la présence de Bédié qui a préféré y dépêcher un émissaire. Autre fait, Ouattara n’est pas allé à Dakar à ses frais mais dans un avion affrété spécialement par Wade. S’agissant des socialistes sénégalais et français, ils sont venus soutenir leur camarade Laurent Gbagbo durant la campagne présidentielle ivoirienne. Ils ne lui ont apporté ni appuis financiers ni soutien stratégique. Le Président ivoirien, Laurent Gbagbo, s’était totalement interdit, par exemple, 2007 de recevoir son camarade, Ousmane Tanor Dieng, qui était candidat à la présidentielle au Sénégal face à Abdoulaye Wade. Une façon inaltérée de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures du Sénégal. Si le parti de Wade, le PDS, avait reçu Ouattara dans le cadre de l’Internationale libérale, personne n’aurait crié au scandale. Mais que le président sénégalais utilise l’argent du contribuable de son pays pour chercher à déstabiliser un voisin, est un dérapage que l’on ne saurait tolérer. C’est le sens de la protestation d’Abidjan.

Depuis 2002, Wade cherche
à «neutraliser» Gbagbo

C’est connu maintenant de tous, Wade tire de nombreuses ficelles malsaines en Côte d’Ivoire dans le but d’installer la chienlit dans le pays. Longtemps camouflé, ce qui a tout l’air d’une haine viscérale de Wade envers Gbagbo est apparu au grand jour le 17 septembre 2002 sur le perron de l’Elysée à Paris. Sortant d’une audience au curieux ordre du jour avec Jacques Chirac, chef de l’Etat français d’alors, Abdoulaye Wade qui était président en exercice de la CEDEAO soutient face à la presse qu’il y a des risques de troubles en Côte d’Ivoire. Cela a surpris plus d’un observateur puisqu’aucun indice n’indiquait que la Côte d’Ivoire allait imploser. Deux jours après la déclaration de Wade, soit le 19 septembre, la Côte d’Ivoire essuie une tentative de coup d’Etat qui se mue en rébellion armée. L’on saura plus tard que Wade était informé de tout. Mieux, il aurait trempé dans certains engrenages non catholiques. La presse sénégalaise révélera même que le Président sénégalais qui appelle affectueusement le chef visible de la rébellion armée ivoirienne, Guillaume Soro, “mon fils”, lui a remis un passeport diplomatique sénégalais pour tous ses déplacements pendant la période de la rébellion.
Wade est également accusé d’avoir joué le rôle actif de parrain politique et diplomatique de la rébellion armée auprès de certaines puissances étrangères afin qu’elles tolèrent les rebelles ivoiriens. Des rebelles dont l’un des chefs, en l’occurrence Koné Zakaria, a soutenu en 2003 lors d’un meeting dans le nord de la Côte d’Ivoire, qu’ils ont pris les armes pour Alassane Ouattara. Que ce dernier leur apportait mensuellement 25 millions de fcfa lors de leur préparation hors du pays. Ni Wade ni Ouattara n’ont jamais démenti ces accusations.
Alors que les négociations de Lomé (Togo) en 2002 conduites par Gnassingbé Eyadema se poursuivaient bien, Abdoulaye Wade les a torpillées en ouvrant la voie de Linas-Marcoussis et Klébert en janvier 2003. Des négociations en terre française dont l’objectif était de «neutraliser» le Président Laurent Gbagbo par un coup d’Etat constitutionnel après l’échec du coup d’Etat militaire. Remplacé à la tête de la CEDEAO, Wade n’a plus joué les premiers rôles dans le dossier ivoirien. Cependant, son activisme contre la Côte d’Ivoire et Gbagbo ne s’est pas estompé.
En 2007, il s’oppose en vain sur la base d’arguments qui ne font pas l’unanimité au sein de la zone UEMOA, que le poste de gouverneur de la BCEAO dévolu aux Ivoiriens reste à la Côte d’Ivoire. Selon des sources informées, le chef de l’Etat sénégalais figurerait au nombre des financiers de la campagne présidentielle de Ouattara. Dans son ambition de s’imposer comme “le sage”, “le maître” de l’Afrique de l’Ouest francophone comme naguère Houphouët, Abdoulaye Wade perçoit en Laurent Gbagbo ou Henri Konan Bédié, de sérieux rivaux. D’où son obsession à les écarter vaille que vaille du pouvoir en Côte d’Ivoire afin d’y installer par tous les moyens, son poulain, Alassane Ouattara, malléable et corvéable à merci.

Didier Depry (didierdepri@yahoo.fr)

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