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Côte d’Ivoire – Voici les enjeux économiques postcrise

Gbagbo-Laurent
Gbagbo Laurent

Le rétablissement d’un climat apaisé est nécessaire afin que la Côte d’Ivoire, qui fait face à une morosité économique depuis 2002, puisse effacer sa dette et attirer les investisseurs privés.
Que gagne le pays de Félix Houphouët-Boigny à organiser des élections libres et transparentes? Cette question mérite d’être posée au regard de la morosité économique que connaît la Côte d’Ivoire depuis 2002. Car comme le dit l’adage, l’argent n’aime pas le bruit. Certes, la situation économique n’est pas aussi alarmante que celle des autres pays de la sous-région qui ont connu une crise armée (Liberia, Sierra Leone). Et, en dépit de la partition du pays en deux, fait qui empêche la perception des impôts et taxes dans la zone Cno, la Côte d’Ivoire demeure l’une des économies les plus importantes de l’espace Uemoa (40% de l’activité économique). Mais, il ne faut pas se leurrer, le pays va mal. D’où son intérêt à retrouver la stabilité. En fait, la Côte d’Ivoire doit faire face à deux défis économiques majeurs: la gestion de la dette et l’attrait de l’investissement privé. Leur réalisation est liée à la tenue d’un scrutin présidentiel dont les résultats seront acceptés de tous. Pour ce faire, nombre d’experts estiment que l’économie ivoirienne pourrait sombrer si les élections se déroulent mal. On s’en souvient, Doris Ross, chef de la délégation du Fmi et de la Banque mondiale, n’a pas été tendre avec l’argentier ivoirien lors des assemblées annuelles de la Banque mondiale qui s’est tenue du 8 au 10 octobre à Washington. Elle a fait comprendre au ministre de l’Economie et des Finances que la Côte d’Ivoire ne recevrait pas un centime si elle décide d’un énième report de la présidentielle. En janvier dernier également, Robert Zoellick, président du Groupe de la Banque, en visite sur les bords de la lagune Ebrié, n’avait pas manqué de rappeler que l’annulation de la dette est liée à la tenue d’un scrutin présidentiel. Cette mise en garde est à prendre au sérieux d’autant plus que l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative Ppte est très attendue. Surtout que la dette reste encore élevée malgré l’effacement d’une grande partie des 7400 milliards de Fcfa par les institutions de Bretton Woods et ses principaux créanciers: les Clubs de Paris et de Londres. D’après les projections du gouvernement et du Fmi, le solde primaire de base pour 2010 serait d’environ 3 milliards de Fcfa. En 2009, il était de 4,6 milliards de Fcfa. Ces chiffres sont certes positifs. Mais, ils témoignent aussi de la fragilité des finances publiques. D’où l’empressement du pays à atteindre le point d’achèvement. Toutefois, pour y parvenir, il devra aussi réaliser tous les six déclencheurs du point d’achèvement (la mise en œuvre satisfaisante du Dsrp pendant au moins un an, la stabilité macroéconomique, la bonne gestion des finances publiques, la gestion des secteurs sociaux, et de la dette ainsi que la gouvernance dans les secteurs de l’électricité, des hydrocarbures et du café/cacao). Avec une telle fragilité des finances publiques, l’Etat ivoirien a du mal à créer des emplois. C’est d’ailleurs ce qui explique un taux de chômage très élevé (19%, selon la Cnps) et une paupérisation galopante (48% de la population). Le problème qui se pose est donc de créer des conditions favorables à l’investissement privé. Selon la Banque mondiale, en 2009, les investissements directs étrangers (Ide) n’ont été que de 228 milliards de Fcfa, c’est-à-dire moins de 2% du Pib. «Ce qui, en termes relatifs, fait de la Côte d’Ivoire un pays moins attractif que la moyenne de l’Afrique subsaharienne où l’Ide représente environ 4% du Pib, alors que ce pays devrait jouer les premiers rôles au regard de ses potentialités naturelles», explique Emmanuel Noubissie Ngankam, chargé principal des opérations de la Banque mondiale. Le pays ne doit pas compter uniquement sur ses potentiels. Il doit rétablir la confiance et la stabilité des institutions et améliorer le climat des affaires. Hormis quelques investissements dans le secteur minier et pétrolier, peu d’investisseurs ont pris le risque d’investir dans le pays de Félix Houphouët Boigny. Et lors des événements de novembre 2004, nombre d’entreprises ont fermé ou délocalisé. C’est le cas de la Banque africaine de développement dont le retour est tant souhaité par les autorités ivoiriennes, qui savent pourtant que cela n’est possible qu’avec le rétablissement d’un climat apaisé.
Nimatoulaye Ba
Légende: Doris Ross, chef de la mission conjointe du Fmi et de la Banque mondiale, a décidé de ne pas venir en aide à la Côte d’Ivoire si le pays n’organise pas l’élection présidentielle.

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