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COTE D’IVOIRE : UNE ECONOMIE EN PITEUX ETAT

Hier dans la caractérisation de la hiérarchie économique internationale, on usait allègrement du concept de « Pays intermédiaires » pour qualifier certaines économies. Ces économies étaient pour la plupart inscrites dans le canevas défini par le Fonds monétaire international. Leur particularité était d’afficher des taux de croissance flatteurs. Le calcul de ces taux était basé essentiellement sur un panel restreint centré sur l’exploitation de secteurs tournés sur la fourniture de matières premières au marché mondial. Au nombre de ces pays figurait une certaine Côte d’Ivoire. Celle-ci exploitait un couvert forestier, aujourd’hui plus que jamais l’ombre de lui-même en faisant le commerce du cacao et du bois et en exploitant au niveau du sous-sol, le manganèse. Le résultat économique de cette logique est connu et suffisamment éloquent au plan social pour se passer de commentaires.

Pays émergent
Aujourd’hui, le concept de « Pays émergents » a remplacé celui de « Pays intermédiaires ». Ce concept se trouve être appliqué comme hier à des pays comme la Côte d’Ivoire et par les mêmes acteurs. Si le cacao demeure, la place du bois s’est littéralement consumée. Au manganèse se sont ajoutés aujourd’hui le pétrole, l’or et d’autres matières minérales. Pour être fidèle à la tradition, on brandit des taux de croissance des plus flatteurs en s’appuyant une fois encore sur des secteurs dont l’exploitation a très peu d’impact en termes d’entraînement sur l’ensemble du tissu économique et social. Une approche économétrique non significative pour être crédible.
Il faut dire tout nettement que :
La Côte d’Ivoire n’est pas un pays émergent et surtout, elle n’est pas prête de l’être. L’exploitation d’hier s’est appuyée sur un espace politique restreint, excluant le débat contradictoire au nom du principe sacré selon lequel « les africains ne sont pas encore mûrs pour la démocratie »
L’exploitation d’aujourd’hui ne déroge pas à la règle de restriction des espaces d’expression et au rationnement des libertés. Elle s’appuie sur le principe de « nécessité de sortie de crise ». Après avoir induit par la force une situation recul démocratique afin de justifier l’inqualifiable, les pyromanes jouent aujourd’hui aux pompiers.

La Côte d’Ivoire entre clientélisme, prévarication et logique irrationnelle d’endettement
En termes de constat, l’on assiste aujourd’hui, au règne de la corruption, au triomphe du clientélisme, de la prévarication, à la parade du favoritisme et népotisme. Tout cela, drapé du saint suaire de « rattrapage ethnique ». Cette ambiance « Tribal Jam » est en passe d’annihiler toute rationalité économique car elle consacre incontestablement le triomphe de la médiocrité.
Il convient de fait de rappeler la nécessité d’aborder la question fondamentale du développement ivoirien sous l’angle de la recherche d’une rationalité économique qui ne peut être obtenue sous la coupole d’institutions internationales y compris le Fonds monétaire international.
Sil l’on s’en tient au dernier rapport de cette institution d’ailleurs, la Côte d’Ivoire accuse un solde extérieure commercial chroniquement négatif. Ce qui interroge sur la capacité des autorités ivoiriennes à induire et à maîtriser une logique de rationalisation budgétaire. Lorsque l’on confronte la production de richesse du pays à son endettement, la réalité est hors de tout entendement économique car le constat est des plus clairs : le pays s’endette plus qu’il n’est en capacité de produire de richesse donc de rembourser. La proportion des ivoiriens vivant avec moins de 1 dollar par jour est de 77, 9%.
Est-ce bien raisonnable de parler d’émergence au regard de l’orientation et de la réalité économique actuelle ? Quant à la dette publique extérieure, les données ne rassurent guère sur l’avenir du pays. Pour un Produit intérieur brut de 12.600 milliards FCFA en 2012, le stock est estimé à 3.880,8 milliards FCFA. Soit 30,8% du Produit Intérieur Brut. En 2013, il passe de 4.196,465 milliards FCFA au premier trimestre à 6.175 milliards FCFA. Soit de 29% à 50% du PIB. Ce sont là des chiffres avancés par le gouvernement qui est pris aux pièges des faits et des chiffres car comme les faits les chiffres peuvent s’avérer têtus.
La Côte d’Ivoire d’aujourd’hui tout comme celle d’hier d’ailleurs file comme on peut le constater un coton de mauvaise qualité, de très mauvaise qualité. Elle continue dans une course folle à l’endettement extérieur . Elle se montre dans le même temps incapable de définir une logique et une stratégie de développement claires.

On appauvrit le pays
Alors qu’en 2009 le taux de pauvreté était évalué à 25%, il est aujourd’hui de 63,1%.
Ce qui veut dire que près de deux ivoiriens sur trois sont pauvres ne serait-ce qu’au regard des statistiques internationales.
Il est donc clair que la réalité économique est tout à fait à l’opposé des discours servis et qu’il faudra s’attendre à un réveil douloureux quand l’heure du changement aura sonné dans ce pays.

Dr. Dadié Attébi

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