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Côte-d’Ivoire : Sarkozy jette de l’huile sur le feu

Sarkozy

Côte-d’Ivoire : Sarkozy jette de l’huile sur le feu

De quel droit l’agité président français, qui se prend pour le nombril du monde, se permet-il d’exiger le départ de Laurent Gbagbo, déclaré élu président de la république, par le Conseil constitutionnel ivoirien ?

Avec l’ingérence scandaleuse de Sarkozy, qui ferait mieux de balayer devant la porte de sa médiocrité, la propagande ultralibérale, toujours elle, est à l’œuvre de façon bien sélective dans cette affaire, qui devrait rester une affaire ivoiro-ivoirienne !

Sur le continent africain, la plupart des Etats, créés de toutes pièces par leurs anciens colonisateurs, sont des démocraties en devenir. Le poids des traditions, de la coutume, des ethnies demeure un frein à la mise en place d’Etats, tels qu’ils ont fini par se former en Europe, après un millénaire de luttes meurtrières (guerre de religions, guerres territoriales…).

En comparaison, avec tout juste un demi-siècle d’existence, les jeunes Etats africains en sont encore à la puberté de la démocratie.

Ingérence imprudente de la communauté internationale

C’est la toile de fond socio-politique de nombre d’Etats africains, dont aujourd’hui la Côte-d’Ivoire. Ce qui s’y passe révèle une mutation dont l’agité président français n’a pas même conscience : après 50 ans de post colonialisme paternaliste, quelques pays, dont la Côte-d’Ivoire, s’affranchissent des diktats de leurs anciens colons. C’est précisément là que le bât blesse.

Entre Ouattara, qui a donné des assurances aux Américains et à leur petit vassal français, et Gbagbo, dont on se souvient des liens amicaux avec Lionel Jospin, alors Premier ministre socialiste, la « communauté internationale », qui se résume, de fait, aux USA et à la France, exige, au travers de l’avis contestable de la CEI (commission électorale indépendante), d’emblée favorable à Alassane Ouattara, que Laurent Gbagbo cède le pouvoir ! C’est une erreur politique majeur !

Une surprenante et imprudente intervention, quand on sait combien la fraude électorale est une pratique déplorablement courante en Afrique, mais pas seulement. Le président américain G.W.Bush n’a-t-il pas été élu la première fois grâce aux irrégularités en Floride, Etat où son frère était gouverneur ? La communauté internationale est-elle intervenue ? Non !

L’actuel président gabonais Ali Bongo a succédé à la à son père dans des conditions plus que douteuse, sans que, du côté français, on ne trouve rien à redire. Pour ne citer que cet exemple. Il est urgent que la communauté internationale reste neutre, sans quoi elle risque d’attiser les tensions et de provoquer une guerre civile sanglante ! Ce dont l’immense majorité des Ivoiriens ne veulent pas !

Sarkozy, fauteur de troubles

Rejeté massivement par les Français, pour sa gestion désastreuse du pays et sa propension à insulter ses compatriotes, qu’est-ce qui pousse l’agité président français à se mêler des affaires ivoiriennes, à jeter de l’huile sur le feu dans un problème interne à ce pays, dont l’origine remonte à la succession mal préparée d’Houphouët-Boigny ? Toujours la même chose : une soif irrépressible d’exister, de se prendre pour le nombril du monde ! Car, Ouattara ou pas, Sarkozy n’a plus aucune crédibilité pour défendre les intérêts français en Côte-d’Ivoire et, plus largement, sur le sol africain.

Rien de cela dans l’attitude, d’Obama. En bon pragmatique, il lui semble que, pour défendre les intérêts économiques américains en Côte-d’Ivoire, Ouattara serait un interlocuteur plus facile. Une prise de position pour le moins risquée de la part du président américain.

Les deux protagonistes doivent s’entendre pour éviter la guerre civile

Au mépris de la souveraineté de l’Etat ivoirien, le plus mauvais des présidents que la France ait connu se permet de dicter son choix en faveur d’un candidat alors que la réalité des élections ivoiriennes est plus complexe. Elle révèle que le scrutin, notamment dans le nord du pays, ne s’est pas déroulé de façon conforme. Ce qui a poussé le Conseil constitutionnel a déclaré vainqueur le président sortant. Est-ce à dire que le camp Gbagbo est exempt de reproches, non plus. D’où la difficulté à trancher en faveur de l’un ou l’autre.

Une chose est certaine, L. Gbagbo a tendu la main à son adversaire politique. C’est à eux, et pas au minus français, à trouver une solution. La CDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) se montrerait sage et bien inspirée de rester, elle aussi, en dehors de ce conflit.

L’important, ce que, et Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara doivent garder à l’esprit, c’est de ne pas faire payer leur opposition à la population, en la jetant dans une guerre civile destructrice de vies, aux conséquences désastreuses pour la Côte-d’Ivoire sur le plan économique et social et particulièrement dangereuse en termes de conséquences politiques.

Verdi

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/cote-d-ivoire-sarkozy-jette-de-l-86548

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