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Côte d’Ivoire : nous en ferons un pays émergent avec une décentralisation avancée

LE PLUS. Dans le cadre de sa tournée africaine, François Hollande a affirmé à Abidjan que la Côte d’Ivoire, qui a affiché 8,7 % de croissance en 2013, « est en train de redémarrer ». Le président de l’Assemblée des régions, ministre d’État, appelle à développer des partenariats commerciaux gagnants-gagnants avec les entreprises françaises et des coopérations dynamiques de régions à régions.

Infrastructures routières, scolaires, sanitaires, électriques… La question de l’équipement des pays africains est essentielle et la question de l’attractivité des régions ivoiriennes, primordiale. L’équipement apparaît aujourd’hui comme le levier le plus pertinent pour concrétiser les nombreux projets de développement qui doivent faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020.

Dans notre pays, il existe une grande disparité économique entre le Centre et le Nord d’une part, et le Sud d’autre part, plus riche et plus développé.

Réunifier l’État central et les collectivités

Cette situation a créé des frustrations, suscité des envies et nourri des jalousies. L’enjeu, aujourd’hui, c’est de dépasser tout cela par un effort de développement sans précédent.

Dans un premier temps, un programme présidentiel d’urgence a permis de dégager des moyens pour mettre à niveau toutes les régions et les communes du pays. Mais nous voulons désormais passer à la vitesse supérieure.

En ce sens le Forum de l’action international des collectivités de Paris, au début du mois de juillet, a joué un rôle important en nous permettant de rencontrer des bailleurs de fonds, des investisseurs privés, des représentants du FED (Fond européen de développement) qui sont prêts à financer ou à subventionner des projets vitaux.

Il faut bien comprendre que ces partenariats sont particulièrement efficaces quand ils sont noués à l’échelon des régions ivoiriennes, parce qu’ils sont mieux ciblés. Ils répondent directement aux aspirations, aux préoccupations et aux besoins des populations, et nous, dirigeants des régions, sommes des capteurs de ces attentes.

La bonne méthode, c’est d’agir à deux niveaux : quand l’État central se focalise sur la grande croissance économique, nous, collectivités territoriales, faisons du développement humain.

Le pays renaît

Nous avons fait un immense bond vers la réconciliation générale en cautérisant les blessures les plus vives. Aujourd’hui, on sent le pays respirer librement. On sent le pays renaître.

Cela se traduit par les projets engagés par le président Ouattara dès son arrivée au pouvoir et qui voient aujourd’hui le jour. L’achèvement du troisième pont enjambant la lagune (dont le président Hollande a visité le site), vital pour le déploiement d’Abidjan, est bien sûr un symbole spectaculaire de ce renouveau, mais il faut voir aussi les dizaines de chantiers qui concernent les écoles, les logements, les centres de santé…

Et si la réparation des routes et la réalisation de grandes infrastructures ont tant d’importance à nos yeux, c’est parce que les moyens de transport sont autant de liens tissés entre nous, et que la sécurité des déplacements est un impératif.

 

La Françafrique ? Un terme dépassé…

La venue du président Hollande se place dans la continuité des relations que les chefs d’État ivoiriens ont toujours eues avec les chefs d’État français.

Ces relations avec la France doivent être empreintes de fraternité. En ce sens, le président Ouattara entretient et prolonge l’héritage fructueux du président Félix Houphouët-Boigny et de Henri Konan Bédié.

Nous savons que ces relations sont parfois mal considérées par certains nationalistes qui voient en elles une survivance du colonialisme ou une forme de néo-colonialisme. Il n’en est rien. Ce sont des relations d’égal à égal et le bilan de la coopération entre nos deux pays est celui d’un bénéfice mutuel.

À l’heure de la mondialisation économique et culturelle, la notion, et même le terme, de « Françafrique » me semblent dépassés.

Il n’y a pas de « territoire réservé » et la relation entre nos deux pays n’est pas exclusive. La Côte d’Ivoire est désormais ouverte à d’autres pays : la Chine, l’Inde ou les États-Unis, où de nombreux jeunes étudiants ivoiriens étudient.

Mais nous partageons tant de choses avec la France, à commencer par les opportunités exceptionnelles de la francophonie, et aussi une problématique majeure : la question de la jeunesse, et notamment l’emploi des jeunes qui, pour les Ivoiriens comme pour les Français, est un enjeu décisif !

Le développement durable : un impératif franco-ivoirien

Le développement durable, qui a été placé au cœur de la visite du président Hollande, est un autre sujet sur lequel nous avons à travailler ensemble.

La question environnementale concerne le monde entier et particulièrement les pays qui, comme la Côte-d’Ivoire, possèdent un capital naturel exceptionnel.

La France a une expérience précieuse en matière de politique écologique qui peut nous être très utile, notamment pour enrayer la déforestation sauvage dans le Nord du pays, consécutive à l’afflux de populations – venues du Burkina ou du Mali – fuyant l’avancée du désert pour trouver des terres arables.

Le président Ouattara a engagé une politique de reforestation très volontariste avec, notamment, la création de forêts régionales qui permettent non seulement de protéger l’existant mais de replanter des centaines d’hectares en multipliant parfois les surfaces boisées par trois…

Une régionalisation  originale, plus audacieuse qu’en France ?  

Au moment où la France veut redessiner la carte de ses régions, nous avons, de notre côté, choisi un modèle clair avec seulement deux catégories de collectivités décentralisées : les communes – 197 – et les régions – 31 – dont nous voulons développer les missions, auxquelles il convient d’ajouter les deux districts autonomes de Yamoussoukro et d’Abidjan.

Nous veillons avec le ministre d’État Hamed Bakayoko, en charge de la tutelle, à mettre en place une conjugaison intelligente des pouvoirs entre les communes et ce nouvel échelon de l’organisation territoriale que constitue la région.

L’Assemblée des régions et districts de Côte d’Ivoire, dont je suis le président, travaille en cohérence avec l’État central et elle est au cœur des décisions qui sont prises à l’échelon des autorités gouvernementales.

L’article intégral: http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1225025-cote-d-ivoire-nous-en-ferons-un-pays-emergent-avec-une-decentralisation-avancee.html

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