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Côte d’Ivoire : Peut-on être fier de notre indépendance ? Déclaration des « Convergences pour la Paix et le Développement de l’Afrique » à l’occasion du 7 Août 2011

Nous commencerons par indiquer des points de notre Constitution :

 

« PREAMBULE

Le peuple de Côte d’Ivoire, Conscient de sa liberté et de son identité nationale, de sa responsabilité devant l’histoire et l’humanité ; Conscient de sa diversité ethnique, culturelle et religieuse, et désireux de bâtir une nation unie solidaire et prospère ;

 

Convaincu que l’union dans le respect de cette diversité assure le progrès économique et le bien-être social ;

 

Profondément attaché à la légalité constitutionnelle et aux institutions démocratiques, à la dignité de la personne humaine, aux valeurs culturelles et spirituelles; Proclame son adhésion aux droits et libertés tels que définis dans

la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948 et dans la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de 1981; Exprime son attachement aux valeurs démocratiques reconnues à tous, les peuples libres,

notamment :

-Le respect et la protection des libertés fondamentales tant individuelles que collectives,

-La séparation et l’équilibre des pouvoirs,

-La transparence dans la conduite des affaires publiques,

 

S’engage à promouvoir l’intégration régionale et sous régionale, en vue de la constitution de l’Unité Africaine, Se donne librement et solennellement comme loi fondamentale la présente Constitution adoptée par Référendum.

 

TITRE PREMIER : DES LIBERTES, DES DROITS ET DES DEVOIRS

 

CHAPITRE I : DES LIBERTES ET DES DROITS

Nous évoquerons seulement trois articles de ce chapitre I :

 

Article 1

L’Etat de Côte d’Ivoire reconnaît les libertés, les droits et devoirs fondamentaux énoncés dans la présente Constitution et s’engage à prendre des mesures législatives ou réglementaires pour en assurer l’application effective.

 

Article 2

La personne humaine est sacrée.

Tous les êtres humains naissent libres et égaux devant la loi. Ils jouissent des droits inaliénables que sont le droit à la vie, à la liberté, à l’épanouissement de leur personnalité et au respect de leur dignité. Les droits de la personne humaine sont inviolables. Les autorités publiques ont l’obligation d’en assurer le respect, la protection et la promotion. Toute sanction tendant à la privation de la vie humaine est interdite.

 

Article 3

Sont interdits et punis par la loi, l’esclavage, le travail forcé, les traitements inhumains et cruels, dégradants et humiliants, la torture physique ou morale, les violences physiques et les mutilations et toutes les formes d’avilissement de l’être humain. »

 

Plus loin dans l’article 32, nous lisons :

 

«  … Le peuple exerce sa souveraineté par la voie du référendum et par ses représentants élus. Les conditions du recours au référendum et de désignation des représentants du peuple sont déterminées par la présente Constitution et par une loi organique. Le Conseil constitutionnel contrôle la régularité des opérations du référendum et de l’élection des représentants du peuple. »

 

Voilà quelques éléments de la Constitution de notre pays à laquelle nous adhérons pleinement.

 

Cette Constitution est-elle respectée ?

 

Jugeons en nous-mêmes : Un président a été imposé à la Côte d’Ivoire par des forces étrangères qui ont usé de méthodes non démocratiques. Le Président élu, Laurent Gbagbo a été kidnappé par des forces spéciales françaises le 11 avril 2011, qui l’ont remis, avec épouse (députée à l’Assemblée nationale, en flagrante violation de l’immunité parlementaire, fils aîné) et collaborateurs, aux forces rebelles de M. Ouattara. Leurs conditions de détention ne répondent pas aux normes des Droits de l’Homme.

 

Par des artifices, M. Ouattara imposé aux Ivoiriens comme président, a prêté serment sur notre Constitution, dont des termes ont été rappelés plus haut.

 

Nous constatons que cette Constitution est violée en permanence par M. Ouattara.

–         Par exemple, les gouverneurs de districts sont élus par leurs pairs conseillers généraux ; Mais M. Alassane Ouattara a nommé les gouverneurs d’Abidjan et (celui) de Yamoussoukro en remplacement à ceux qui sont l’émanation d’élections.

 

–         Il en est de même pour le Président du Conseil économique et social.

 

–         Le Grand Chancelier, également a été nommé sur une base tribale.

 

–         Toutes les nominations se font sur des bases ethniques alors que notre Constitution l’interdit.

 

–         La coupe se remplit avec les dernières nominations. En effet, alors que le Conseil constitutionnel est un organe inamovible pendant toute la durée de sa mandature qui est de 6 ans, M. Ouattara a nommé un autre président en remplacement de Paul Yao Ndré, dont le mandat continue de courir.

 

–         Les droits de l’Homme sont bafoués en Côte d’Ivoire, les tueries sont légions au point de banaliser les exécutions sommaires et des viols.

 

–         Des délinquants et autres oisifs, « sans cœur ni foi » dont certains sont venus de pays voisins ont intégré ce que M. Ouattara appelle pompeusement les forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ; ceux que les Ivoiriens appellent ironiquement les frères Cissé. C’est par cette milice, composée par ailleurs de dozos (chasseurs traditionnels) et dirigée en partie par des caporaux promus commandants ou parfois généraux, sans une formation digne de ce nom, que Ouattara a remplacé les Forces de Défense et de Sécurité de l’armée de Côte d’Ivoire dont les Ivoiriens sont fiers.

 

–         M. Ouattara viole donc notre constitution avec l’installation d’un régime d’exception.

 

La Côte d’Ivoire n’est donc plus un Etat de droit.

 

Ce 7 août, au lieu de fêter notre indépendance, nous sommes dans la tristesse d’autant plus que des accidents de bus sont venus assombrir davantage un bilan de morts inutiles.

C’est pourquoi :

–         devant notre dignité bafouée ;

–         devant notre souveraineté bafouée ;

–         devant nos libertés piétinées ;

–         devant l’emprisonnement arbitraire de nos autorités légales et de leurs collaborateurs ;

–         devant la détention sans chef d’inculpation de journalistes ;

–         devant l’absence de liberté de presse et d’expression ;

–         devant la dictature de M. Ouattara ;

 

Nous en appelons à tous ceux qui sont épris de justice, de liberté, de démocratie et à l’opinion internationale pour que M. Ouattara, qui a transformé la Côte d’Ivoire en un Etat de non-droit soit disqualifié.

 

Nous demandons la libération de tous les prisonniers politiques pour qu’un climat de réconciliation, seul gage pour ramener la paix dans notre pays, s’instaure.

 

C’est cette ligne que prône le Président Gbagbo notamment dans sa déclaration solennelle (à l’occasion de ce 7 août 2011) aux Ivoiriens. Il importe de noter que des Associations et partis politiques qui défendent la Démocratie et la Souveraineté ont organisé ensemble une grande manifestation ce 7 Août. Il faut les saluer et les féliciter pour cette initiative. Il faut les encourager à travailler dans un tel cadre d’harmonisation des approches. C’est dans l’addition des intelligences que nous serons forts.

 

Tout acte solitaire ou collectif et inopportun – et à seul dessein exhibitionniste – qui tend à annihiler les actions qui peuvent réellement impacter, est une démarche désastreuse et irrespectueuse pour les Ivoiriens et leurs amis, qui souffrent dans leur chair. Les démarches isolées ne serviront pas notre cause.

 

Très bientôt, ce sera la rentrée de toutes natures. En France particulièrement, nous devons mieux nous organiser pour investir la rentrée surtout politique. Devant les enjeux globaux, devant la félonie et la mesquinerie de nos déstabilisateurs, il est central d’identifier les intérêts des Ivoiriens et des Africains pour les défendre.

 

Enfin, nous devons reconnaître que la situation est suffisamment sérieuse et grave pour que nous sachions identifier la démarche la plus pertinente afin de la construire et l’intégrer.

 

C’est pourquoi, tout en prenant en compte que l’expression plurielle doit être une richesse, nous voudrions savoir compter sur les uns et les autres pour que les intelligences individuelles s’additionnent afin qu’elles soient valorisées dans une collectivité structurée, respectable, respectée et légitimement identifiable.

 

A Paris, le 7 Août 2011

Dr. Claude KOUDOU, Enseignant-Ecrivain, Directeur de Collection chez les Editions L’Harmattan, Président des Convergences pour la Paix et le Développement de l’Afrique, Membre de la Coordination des Intellectuels africains et des Diasporas africaines, Analyste politique.

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