C’ETAIT EN OCTOBRE 2002… Nous nourrissions beaucoup d’espoir

by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 16 mars 2014 14 h 42 min

C’ETAIT EN OCTOBRE 2002
Il y a douze ans la Côte d’Ivoire subissait les foudres d’une rébellion armée jusqu’aux dents. Devant le caractère injuste de cette attaque nous nourrissions beaucoup d’espoir. L’espoir d’un sursaut national pour faire échec à l’imposture. L’espoir de la préservation de l’acquis de l’expression pluraliste et démocratique chèrement acquis par le combat pacifique du peuple ivoirien. Puis il y a eu Marcoussis, Kléber, Accra, Johannesburg, Lomé, Ouagadougou, etc. Il y a eu élections, élections sans désarment ni encasernement, etc. Certains amis avec beaucoup d’AUDACE ont tourné casaque.
Il y a eu débats et des bas. Hélas ! La bassesse semble avoir eu le dessus.
Voici en exclusivité notre déclaration de 2002 sur « abidjan.net »

DECLARATION DE L’UNION GENERALE DES ECONOMISTES ET JURISTES DE COTE D’IVOIRE

Cette Côte d’Ivoire qu’on assassine.

Que d’énergies ! Que de trésors d’imagination déployés pour assassiner la Côte d’Ivoire en la désignant à la vindicte internationale !
Tout cela, au nom de quels intérêts ? La question mérite d’être posée parce que les réponses qu’elle apporte ne peuvent qu’éclairer la compréhension de la crise que traverse le pays.
A travers ces lignes, l’Union Générale des Economistes et Juristes originaires de Côte d’Ivoire – UGEJCI- voudrait exprimer deux choses: sa vive Protestation contre ces agissements et son grand Espoir pour la République de Côte d’Ivoire. L’UGEJCI proteste contre les mystifications fantaisistes de tous ces prophètes de malheurs qui entravent le jugement d’honnêtes citoyens. A coups de clichés anachroniques –conflits inter-ethniques entre les Djoulas et les autres ivoiriens, conflits entre les musulmans du Nord méprisés et les chrétiens xénophobes et imbéciles du Sud -, d’arguments fallacieux -règlement de compte au sommet de l’Etat – et de montages grossiers qu’il serait fastidieux d’énumérer dans ces lignes, les médias occidentaux et en particulier les médias français se livrent actuellement à des attaques en règle contre l’Etat ivoirien. Les journalistes de radios, de télévisions et de journaux écrits, dans une sacro-sainte communion, s’activent avec délectation à se faire l’écho d’une « Fatwa » lancée contre le Président Laurent Gbagbo et ses collaborateurs par une mafia mue par des intérêts matériels. Ainsi, un certain François Soudan désigne dans le journal arabe édité à Paris, l’Intelligent, les personnes à inscrire sur la liste: Simone Gbagbo « dont l’avis est déterminant sur tous les sujets », Moïse Lida qui « depuis l’assassinat d’Emile Boga Doudou… est le principal sécuritate du régime » et qui « …bien qu’il ne soit pas Bété mais Dida de Lakota non loin de Gagnoa est un proche du Président », Mathias Doué « …homme de l’Ouest… » qui « …a eu un rôle mystérieux au début de la crise… est un homme à suivre ».
En France, l’avenir de la Côte d’Ivoire se cuisine désormais dans une seule marmite, celle de la désinformation, remplie d’un sale jus, celui de l’intoxication.
Cette manipulation constitue une grave atteinte aux droits du citoyen. En voyant ces grossièretés, l’on ne peut s’empêcher de penser qu’une tradition que l’on croyait révolue se trouve respectée. Cette tradition séculaire du mépris et de l’avilissement, que cultivent malheureusement encore certains blancs, à l’égard des populations négro-africaines. Les spécialistes auto-proclamés, les correspondants et autres envoyés spéciaux ont pris le relais des « bienfaisants civilisateurs » : ethnologues, missionnaires et flibustiers d’autrefois. Il n’y aurait plus qu’en Afrique noire et principalement en Côte d’Ivoire où les voyous et les terroristes armés jusqu’aux dents ne fassent pas de mal.
Il est clair que cette démarche malsaine constitue un viol inqualifiable des consciences et une altération des droits des lecteurs et auditeurs de ces médias dans un contexte socio-économique globalisé. L’UGEJCI ne saurait rester indifférente face à cela. Elle considère qu’en donnant des informations faites d’invectives et de vues manichéennes, ces médias n’apportent aucun éclairage aux modalités pratiques de mise en œuvre du processus démocratique en cours en Côte d’Ivoire dont elle a contribué à jeter les bases à travers les productions les plus diverses de ses membres. Elle voudrait faire savoir aux français et à tous les démocrates du monde que ces médias en livrant des informations fantaisistes, apportent au contraire une caution honteuse à des individus sans foi ni loi qui, usant abusivement de grandes références –Egalité-, des valeurs indiscutables – Liberté et des principes républicains – Fraternité-, exécutent froidement des ivoiriens des ethnies Dida, Bété, Attié et Baoulé habitant la partie septentrionale de la Côte d’Ivoire. Des individus qui enrôlent les enfants, et violent les femmes sur la base de ce qu’ils qualifient eux-mêmes de leur « méthodologie » : « faire un minimum de victimes, un minimum de pillages, un minimum de fornications. » Ces individus dangereux qu’on affuble de titres militaires ronflants : Adjudants, Commandant etc., ces individus qu’on sanctifie sous les projecteurs, qu’on étale royalement sur du papier glacé à coups de portraits dithyrambiques et qui s’époumonent dans des formules tonitruantes sur les ondes des stations françaises de radios et de télévisions ont-ils une sérieuse ambition pour la Côte d’Ivoire ?
Voilà une question qu’on se serait raisonnablement posée s’il s’était agi d’un pays européen. On ne se la pose pas pour le cas de la Côte d’Ivoire puisque la réponse va de soi. Ces messies, bien évidemment, viennent remettre la « Côte d’Ivoire perdue » par l’imbécillité des chrétiens et l’animosité des animistes sur la voie de la rédemption. Ils viennent « instaurer la justice en Côte d’Ivoire et rétablir l’égalité dans le pays entre tous ses habitants ».
Au fur et à mesure que les masques tombent, nombre de personnes ressentent un malaise énorme. Ils découvrent qu’ils ont été bernés en apprenant que derrière cette tragédie humaine, il est désormais clairement établi qu’il y a :
– une multinationale française du béton prête à tout pour défendre ses intérêts sur les marchés ivoiriens de l’eau, des travaux publics, de l’électricité et de la téléphonie. Ce sont les entrepôts de cette multinationale qui servent aujourd’hui de Q.G. aux terroristes. Ce sont les véhicules de cette multinationale qui servent aujourd’hui au convoyage des enfants enrôlés vers les zones de combats. Ce sont dans les résidences de ses cadres que les guerriers assurent leurs « repos ».
– deux individus égarés par des rêves chimériques,
– un Etat voyou de l’Afrique de l’ouest.
L’espoir qui habite, notre mouvement en cette période troublée, est qu’il voit une Côte d’Ivoire sonnée mais un pays debout. Ses membres restent unanimement persuadés que l’essentiel sera sauvé et que la Côte d’Ivoire continuera d’avancer résolument vers la Liberté et la Démocratie dont les Ivoiriens se sont ouverts la voie en portant le Président Laurent Gbagbo à la tête de leur pays. Cet espoir se fonde sur la réalité des actions initiées par le gouvernement de Côte d’Ivoire. Le gouvernement poursuivra son programme de développement dans ses principaux axes :
– La loi foncière
Le gouvernement a déjà pris les mesures permettant de mettre un terme aux erreurs de plusieurs années: appropriation et exploitation désordonnées des terres agricoles, constructions désordonnées qui enlaidissent et cassent l’harmonie des villes, luttes contre les nuisances et l’insécurité.
– Le programme de décentralisation
Un certain nombre de régions sont actuellement défavorisées. L’effort prioritaire du gouvernement sera poursuivi pour mettre à niveau ses régions. Cet effort contenu dans la politique de décentralisation initié par Emile Boga, portera selon les recommandations du ministre d’Etat lâchement exécuté, sur l’accentuation du régime d’aides à la création d’emplois et le développement de pôles industriels. Par voie d’incitation au regroupement les programmes d’électrification et d’adduction d’eau vont être poursuivis dans les villages.
– L’Assurance Maladie Universelle
Afin de persévérer dans son effort de protection et de justice sociale déjà engagée, ceux qui subissent les aléas de la vie verront un effort particulier sera déployé à leur égard par le gouvernement.
– La réforme de l’administration
L’administration ivoirienne s’étant complexifiée au fil des ans, le gouvernement a manifesté le désir d’atténuer les conséquences de cette situation. Il poursuivra résolument sa politique d’information des administrés en créant des organismes de recours en contestation.
– Une responsabilisation des élus
Les élus locaux des différentes régions seront mis en situation d’exercer au mieux leurs mandats par le renforcement des moyens à disposition et de leur pouvoir à l’égard d’Abidjan.
– La politique de coopération réaliste et audacieuse
Afin de renforcer les différents compartiments de l’économie nationale, le gouvernement va accentuer davantage sa politique de coopération Sud-Sud et ouvrir davantage la pays à d’autres horizons géographiques.
L’ensemble des entités économiques, politiques et des citoyens ivoiriens doivent pouvoir se rassembler davantage pour faire échec à ceux qui actuellement s’enthousiasment ça et là et qui honteusement s’époumonent pour persuader l’opinion de la nécessité de donner la mort à ce pays en sabordant les bases de sa jeune démocratie. La guerre qui lui est imposée contre son gré par une cohorte d’assassins sans foi ni loi sera gagnée. Les ivoiriens sortiront du cauchemar de ce « septembre noir » parce qu’ils l’ont acceptée. Ils l’ont acceptée parce qu’ils ont compris que dans un pays comme le leur la paix ne naît pas de l’anarchie, de l’illusion, du renoncement. Le processus démocratique ouvert ne connaîtra pas d’arrêt et la Côte d’Ivoire poursuivra son programme de développement économique.
Octobre 2002

ivoiriens de l'étranger [1]

Dr Dadié ATTEBI, Economiste
Président de l’UGEJCI
Président du directoire de Pylothe Conseil (Cabinet d’Ingénierie Sociale)
Directeur de service social à la Mairie de Bondy

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Endnotes:
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