Bouteflika ou l’ébranlement du fondement anthropologique de la « pratique de gouvernent »

by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 21 avril 2014 11 h 22 min

L’élection d’Abdelaziz Bouteflika, âgé de 77 ans et souffrant de séquelles d’un AVC prend le contre-pied d’une pratique millénaire africaine. Dans l’Égypte antique, le roi ne devrait régner que s’il était en pleine forme. Si le roi s’affaiblissait physiquement le peuple tout entier pourrait en souffrir et, qui plus est, si le roi tombait malade ou atteint de sénilité, il faudrait le tuer afin d’éviter quelque grave catastrophe nationale, telle que la défaite à la guerre, épidémie ou famine. Le roi doit être exécuté pour sauver la royauté, et avec elle son peuple. La royauté eut très tôt recours à divers expédients. Le roi tenait à bénéficier des prérogatives de sa charge, tout en subissant le moins possible les inconvénients. Aussi, obtint-il que cette épreuve devienne symbolique: Quand il devenait vieux, on ne le mettait plus à mort que rituellement. Ce rituel consistait en une cérémonie symbolique, nommée «Fête du Sed». Cette fête avait pour but de rajeunir les forces physiques du roi et le restaurer dans ses fonctions divines. Cette disposition montre que le roi, en tant qu’être sacré, devait être l’homme qui avait le plus de force vitale. Lorsque celle-ci baissait, il se produirait une rupture au niveau des forces ontologiques; si le roi continuait de régner ce ne pouvait être désormais qu’un danger pour le peuple. La fertilité du sol, l’abondance des récoltes, la santé du peuple et des troupeaux, le déroulement normal de tous les événements, de tous les phénomènes de la vie sont intimement liés au potentiel de la force vitale du roi.

Notre propos

Nous ne saurions aujourd’hui nous prévaloir de la « Golden bough », règle qui prescrit de faire mourir le roi, alors qu’il est encore en possession de toute sa vigueur et de sa vitalité intacte en  lui donnant  pour successeur un jeune, à qui le même sort est réservé. Nous ne saurons également rejeter  l’exiguïté d’esprit qui fait dépendre l’existence du peuple de l’existence de son chef. Aussi est-il légitime que le chef rende compte au peuple de son état de santé et qu’il abdique dès lors que sa constitution déclinerait. C’est ici que l’élection d’Abdelaziz Bouteflika, au mépris de l’usage de la vitalité comme principe de régence, nous inspire une frayeur qui, sans crier gare, ferait école sur le continent africain.

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