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Ambassade de Côte d’Ivoire à Paris : Les dessous d’une gestion mafieuse

Le 102 Rue Raymond Poincaré dans le 16e arrondissement de Paris (Ambassade de Côte d’ivoire) qui donne l’allure d’une certaine sérénité depuis l’arrivée en octobre 2012 du nouvel ambassadeur Charles Providence GOMIS cacherait bien de secrets.

Et personne ne l’aurait su si les récentes grognes du personnel n’avaient pas atteint le plus haut sommet de l’Etat de Côte d’Ivoire. Mais là encore, on refuse de rendre public les dossiers gênant comme pour cacher une gestion calamiteuse de l’argent du contribuable ivoirien ou encore protéger certains proches qui s’adonnent à de la pure gabegie dans l’administration de la chancellerie ivoirienne en France. De quoi s’agit-il ?

Depuis le mois de Août 2013, plusieurs agents de l’ambassade sont en colère contre  leur supérieur hiérarchique. Ce qu’on a vite appelé une simple humeur  du personnel qui réclamerait quelques Euros de plus comme prime pour célébrer les festivités de l’indépendance de la Côte d’Ivoire (7 Août) est loin d’une humeur placide. C’est bien la résultante de plusieurs mois voire années de galère subis par ces travailleurs qui pour la plupart sont recrutés depuis le territoire français et qui contrairement à tous les immigrés travaillant en France ne peuvent pas produire une lettre de licenciement ou encore une attestation de travail afin de faire valoir leur droit au chômage. Mais comment en est-on arrivé à là ?

Lorsque l’état de Côte d’Ivoire, sous le régime de Laurent Gbagbo lance l’opération du passeport biométrique, la société Snedai qui s’est positionné comme  un véritable partenaire de l’Etat Ivoirien pour la modernisation et la sécurisation de tous systèmes d’identification et de documents administratifs va bluffer ce dernier par des offres du moins flatteuses: 120 passeports par heure ; 100 000 passeports biométriques annuels ; 80 000 visas biométriques annuels….Des locaux vont être réquisitionnés à Abidjan pour le service. Et alors qu’elle (Snedai) a vu le jour seulement que le 26 octobre 2007, elle signera son tout premier contrat avec l’Etat ivoirien le 10 décembre 2007, après donc moins de 2 mois d’existence. En réalité SNEDAI Côte d’Ivoire n’est rien d’autre qu’une filiale écran de l’entreprise française, ZETES INDUSTRIES spécialisée dans la technologie vocale, imagerie numérique, code-barres, Biométrie et les cartes à puces. Une société dans laquelle l’argentier de la rébellion de Soro Guillaume, Adama Bictogo avait des entrées. On comprendra que le président ivoirien Laurent Gbagbo qui sortait fraichement des Accords de Ouaga avec un Guillaume Soro Premier Ministre ait pu céder naïvement la concession des documents administratifs ivoiriens à cette société fabriquée de toute pièce.

Et si en Côte d’Ivoire le coût du passeport biométrique (40 000 f Cfa) dépasse le  Smig ivoirien (30 000 Fcfa), en France, il faudra débourser d’abord 10 euros pour un simple rendez-vous puis 100 euros pour la confection du passeport. Le tout devant passer par un système trop compliqué (inscription enligne, déplacement à l’ambassade pour le dépôt des pièces à fournir …) et enfin repasser 3 mois après pour avoir le document de voyage, là où Snedai annonce le retrait du document sous 15 jours officiellement après validation par la police de l’Air et des frontières en Côte d’ivoire (S/DPAF).

Pourquoi cette lourdeur et comment Snedai y palie ?

Crée pour être opérationnel suite à ce premier contrat très juteux (72 milliards de Fcfa), SNEDAI n’a pas voulu faire trop de dépenses après ses bureaux en Afrique. A Paris, la société privée et qui est bien en contrat avec l’Etat de Côte d’Ivoire va réquisitionner purement et simplement quelques bureaux au sein de l’ambassade de Côte d’ivoire à Paris. Pour le personnel pas besoin de créer davantage d’emplois. Plusieurs agents de l’ambassade seront mis à contribution alors qu’ils sont censés travailler pour le compte exclusif de la chancellerie  avec laquelle ils sont sous contrat. Ce sont bien ces derniers qui viennent de grogner car n’ayant toujours pas reçu cet autre perdième que SNEDAI devait verser à l’ambassade. Pis, face à cette colère, l’ambassadeur d’alors, Aly Coulibaly, puis celui de maintenant, Charles Gomis vont procéder à des licenciements abusifs des mecontents.

Mais si dans une administration publique comme l’Ambassade, le Chef hiérarchique reste SEM l’ambassadeur, au 102 rue Raymond Poincaré, un autre homme apparait comme le moteur de tout ce désaccord entre l’ambassadeur et le reste du personnel. Cet homme se nomme, Bertrand Goli. Le trésorier payeur.  M. Goli est le Neveu du Ministre Charles Koffi Diby ancien ministre des finances et de l’économie et actuellement Ministre des Affaires Etrangères. C’est ce dernier qui l’aurait propulsé dans les chaussures des ambassadeurs successifs à Paris. Et ce depuis Pierre Kipré.

Concernant le licenciement  des 18 agents mais qui en réalité étaient réquisitionnés par l’ambassadeur non pas pour travailler pour l’ambassade pour laquelle ils avaient droit à un salaire budgétisé, mais pour assurer le service minimum de délivrance des passeports biométriques, alors que SNEDAI selon nos sources  s’acquitte bel et bien de sa part vis-à-vis de son nouveau partenaire (Ambassade), le trésorier payeur en complicité avec l’ambassadeur Charles Gomis refuse de payer à son tour les agents.

 

Goli Bertrand l’intouchable

Selon des informations en notre possession, le budget annuel de fonctionnement de l’ambassade de Côte d’Ivoire à Paris s’élève à 6 (six) milliards de Fcfa. Ses dépenses pour cette année 2013 s’élèvent à 2,7 milliards de Fcfa. Aussi selon le rapport d’un récent audit encore tenu au secret des inspecteurs venus d’Abidjan, le trésorier payeur aurait creusé un gros trou dans la caisse de la chancellerie et ce depuis l’ère Pierre Kipré. En effet, au summum  du cinquantenaire de 2010 dont l’organisation était confiée à l’ambassadeur Pierre Kipré depuis Paris, celui-ci pris par cette autre activité républicaine aurait pré signé plusieurs chèques pour les salaires du personnel et autres dépenses de l’ambassade vu qu’il devait s’absenter par plusieurs fois. Eh bien, le sieur Goli Betrand qui a aussi signature sur les chèques de la chancellerie aurait, après  la signature de certains contrats qui engageaient l’ambassade,  émis directement ces dits chèques sur son compte bancaire personnel. Il aurait selon toujours plusieurs sources fait du faux en écritures. On parle de détournement  de plusieurs  ordres de virement avec la complicité du trésor public d’Abidjan. Ainsi près de 300 000 Euros aurait été ponctué sur les bourses des étudiants ivoiriens de France. Mieux c’est la bagatelle somme de 7,7 milliards de fcfa qui aurait été payé à la société immobilière de la première dame Dominique Ouattara (AICI) pour la réhabilitation de la résidence de l’ambassadeur avec l’arrivée de Aly Coulibaly après le départ de Pierre Kipré du 10 rue Lotta dans le 16e arrondissement..

Et malgré plusieurs plaintes au prudhomme, Goli Bertrand qui avait été convoqué par l’inspection générale en accord avec la police économique à Abidjan, ne semble pas être concerné. C‘est donc en toute impunité qu’il continuerait de gruger ces nombreux pères de familles qui n’auront pas droit aux avantages sociaux pourtant mis en place par l’Etat français.

Dans nos prochaines publications nous reviendrons sur ce dossier plus largement et surtout  sur les micmacs de l’ambassadeur Charles Gomis.  Un homme très controversé. Enfin nous nous intéresserons très en profondeur aux locaux du pole économique sis au 24 boulevard Suchet. Qui veut y faire des travaux et à quels prix ?

 

Philippe Kouhon

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