by Le Magazine de la Diaspora Ivoirienne et des Ami(e)s de la Côte d’Ivoire | 22 septembre 2010 14 h 12 min
Arrestation du colonel Yao N`guessan aux Etats-Unis : Les preuves de la justice américaine contre le ministre Amani N`guessan
Au cours de la conférence de presse qu’il a animée jeudi dernier à son cabinet, le ministre de la Défense Michel Amani N’guessan a tenté de convaincre que la mission qu’effectuait son conseiller militaire le colonel Yao N’guessan, actuellement aux mains de la Justice américaine, était régulière à tout point de vue. Car non seulement, il s’agit d’une mission officielle autorisée par les autorités légitimes et légales( ?) de Côte d’Ivoire, mais en plus que l’objet de celle-ci était licite. » Sachez que si je voulais me cacher pour acheter des armes, je n’aurais pas choisi la destination américaine. Je n’ai rien à cacher et je n’ai rien caché dans cette affaire. Nous avons informé préalablement l’Onuci par courrier. Des ampliations de nos différents courriers ont été faites à la présidence de la République, au Premier ministre, au représentant du Facilitateur « , a expliqué le ministre de la Défense qui avait à cœur de créditer la thèse selon laquelle les Américains auraient commis une méprise en faisant arrêter et en détenant illégalement un officiel ivoirien, en mission officielle aux Etats-Unis pour acheter des armes de maintien d’ordre au profit de l’Etat de Côte d’Ivoire.
Mais seulement voilà, le Département d’immigration des Etats-Unis livre une version tout autre qui montre au contraire que l’acte commis par l’envoyé du ministre de la Défense est un acte de contrebande réprimé par les lois américaines. Pis, l’intention de tromper, de dissimuler cette opération d’achat d’armes sous une fausse couverture d’achat de matériels (panneaux solaires, pompes à eau) met en évidence le caractère illégal de la transaction et l’intention du colonel Yao N’guessan de tromper la vigilance des douaniers américains.
La note officielle du département de l’immigration des Etats-Unis datée du 10 septembre que nous avons publiée la semaine dernière mentionne très clairement l’intention de frauder des officiels ivoiriens mandatés par Amani N’guessan : » Pendant l’inspection, le défendeur Yao aurait montré l’exigence pour les deux factures différentes : une pour les produits réels (armes, munitions, grenades) et une autre pour les faux articles. Les conspirateurs (Yao et ses complices, Ndlr) soutiennent que les produits faux seraient bien pour aider le gouvernement de Côte d’Ivoire tels que les panneaux solaires, pompes à eaux ou de kits de premiers soins. A la fin de la rencontre, Yao et ses complices présumés ont rassuré les agents secrets qu’ils offriraient à ceux-ci un remarquable chèque d’une valeur de 1,9 million de dollars avant le 7 septembre » mentionne le document des services d’immigration et des douanes des Etats-Unis.
Si donc, comme le soutient le ministre de la Défense, son conseiller militaire était en mission officielle au nom de l’Etat de Côte d’Ivoire, pourquoi s’est-il cru alors obligé de faire établir une fausse facture pour tromper ? Depuis quand des officiels manœuvrent pour tromper la vigilance des douaniers alors qu’ils agissent en conformité avec la loi ?
C’est là que se trouve le cœur du problème et on peut dire que le colonel Yao N’guessan est empêtré dans un beau drap. Il risque fort bien d’être condamné. Et ce que l’on ignore, c’est les conséquences de cette affaire pour les autorités ivoiriennes qui, non seulement, ont violé l’embargo des Nations unies sur l’importation des armes, mais ont aussi violé les lois américaines.
Akwaba Saint Clair
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