« A mon fils, Michel Gbagbo » par Laurent Gbagbo

by Contribution | 11 août 2011 15 h 46 min

« L’odeur de mon fils est comme l’odeur d’un champ qu’a béni Yahvé. » Citation de Genèse; la Bible.

Michel, mon fils,

Les médias internationaux viennent d’annoncer que tu as été inculpé avec bon nombre de mes collaborateurs pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ». J’en ris et j’en souffre à la fois.

Mon Cher Fils, pour le père qui a eu l’honneur et le privilège de t’avoir comme fils, saches que ton seul crime c’est d’avoir eu comme père Laurent Gbagbo et de m’aimer comme tel. En effet, mon nom associé au tien et ton amour pour moi ne t’ont pas permis d’avoir ni vie d’enfance, ni vie d’adolescence, ni vie d’adulte, ni vie d’époux, ni vie de père… Et, à l’allure où vont les choses, je crains que tu n’ais une vie de grand-père.

Michel, mon fils,

Mon cœur saigne pour toi, mais aussi pour tous ceux et toutes celles qui sont morts ou incarcérés pour avoir cru en moi et en la totale souveraineté de notre pays, la Côte d’Ivoire. Loin de minimiser la douleur des parents qui ont vu leurs enfants tombés au champ d’honneur avec courage pour cette cause juste et noble, je veux te dire, fils, combien je t’admire pour être resté à mes côtés ce jour du 11 avril 2011. Ta modestie et ton humilité me bouleversent et de savoir que tu souffres en silence suite aux tortures, aux calomnies, à l’injustice, et à l’emprisonnement m’affecte encore plus.

J’ai encore en mémoire les souvenirs des tracasseries que tu as subis durant ton parcours scolaire et universitaire alors que j’étais opposant au Père de la Nation. Tracasseries que tu minimisais afin de ne pas m’attrister… Tu pensais certes que je ne le savais pas, mais sache que j’en souffrais et que je ne voulais pas affecter ce courage que tu exhibais dès ton jeune âge afin de te fortifier en tant que homme. Tu as embrassé la Côte d’Ivoire par amour moi alors que de par ta mère tu es français. Lorsque je présidais le pays, tu cherchais plutôt à améliorer notre système éducatif, tu ne faisais pas de politique ni ne voulait t’associer aux honneurs du palais présidentiel par crainte d’être invectivé par le peuple. Et pourtant, tout autre fils profiterait de la situation. De par cette attitude modeste et humble de ta part, j’admirais ton comportement en silence et je me disais « le fils ressemble au père ».

Michel, mon fils,

Tu respires la générosité, la douceur et l’humilité. Te connaissant, je sais que tu as déjà pardonné tes bourreaux car ta personne ne connait ni la haine ni la rancune malgré toute la violence et les humiliations que tu subis jusqu’à ce jour. Tu me diras encore, « Papa ! Je ne fais qu’assumer mon destin… ». Mais le père que je suis, aurait souhaité que cela soit autrement. Si je ne te l’ai pas encore dis, saches que j’ai été très fier d’avoir été dans une Côte d’Ivoire libre lorsque tu as soutenu ta thèse sans aucune intervention de ma part. C’est cela aussi être honnête et démocrate. Je pense avoir montré l’exemple et encouragé l’effort à toute notre vaillante jeunesse.

Depuis le 11 avril dernier, tu es traité comme un criminel alors que tu tenais juste à mes côtés par respect du père que je suis pour toi car un fils, dans nos traditions et valeurs africaines, n’abandonne pas le père, et surtout par respect pour l’institution souveraine que j’incarnais ce moment là.

Je salue le professeur émérite d’université que tu es devenu sans mon aide, et je sais que les ivoiriennes et les ivoiriens salueront également ton courage et ton professionnalisme pour  ta contribution dans la refonte de notre système éducatif dont j’en suis fier aujourd’hui.

Malgré la séparation tu n’es pas seul, je suis à tes cotés, la Côte d’Ivoire patriotique et les dignes enfants de l’Afrique sont de tout cœur avec toi. A ceux-là s’ajoute tous les ivoiriens et ivoiriennes tombés depuis l’an 2000 pour leur pays. Ton incarcération ainsi que celle de tous les autres patriotes sont initiées pour m’humilier et à jamais taire tous les résistants et patriotes africains qui sont nés après ma destitution par la France. Crois-moi, pour toi et pour eux, je résisterai. D’ailleurs, ma vie a toujours été résistance pour une meilleure Côte d’Ivoire et une Afrique digne et réellement indépendante. Je ne leur donnerai donc pas ce plaisir car tu aurais été le premier à m’en vouloir si j’abandonnais la lutte comme tu as en été témoin.

Michel, mon fils,

Je n’ai porté atteinte ni à l’intégrité physique ni au statut social d’aucun membre des familles de mes opposants. J’ai même été généreux et magnanime envers tous. Ahmadou Kourouma disait : « Il faut toujours remercier l’arbre à karité sous lequel on a ramassé de bons fruits pendant la bonne saison. »

Michel, mon fils,

Innocent qui ne ferait aucun mal à une mouche, ma douleur pour ce que tu subis est insondable, mais sois fort, reste digne, pour la Côte d’Ivoire. Que la prière te fortifie car comme la bible le déclare : ‘’Dieu n’impose à chaque homme que ce qu’il peut porter.’’ Tu fais la fierté de la famille Koudou Gbagbo pour ta loyauté, ta dévotion, ton honnêteté, ta générosité, ta simplicité et ton courage. En tant que père, je suis fier que tu portes mon nom qui se pérennisera à travers toi et à travers d’autres. La bible ne dit-elle pas ? : « Prends soin de ton nom car il te restera plus longtemps qu’une grosse somme d’or. ».

A tous ceux qui te condamnent et te retiennent dans cette prison je réponds par ce verset biblique : ‘’Celui qui absout le coupable et celui qui condamne le juste sont tous deux en abomination à la face de Dieu.’’ Aussi, si quelque chose arrive à mon fils, j’accuserai Nicholas Sarkozy et ses enfants, Barack Obama et ses enfants, Young Jin Choï et ses enfants, Ban Kin Moon et ses enfants, Philip Carter III et ses enfants, Jean-Marc Simon et ses enfants, Youssouf Bakayoko et ses enfants, Alassane Ouattara et ses enfants, Henri Konan Bédié et ses enfants, Blaise Compaore et ses enfants, Goodluck Jonathan et ses enfants, Abdoulaye Wade et ses enfants… J’accuserai mais je ne me vengerai pas ! Seul Dieu, l’Eternel des Armées s’en chargera !

Michel, mon fils,

Ton premier sourire, tes premiers pas, tes premiers mots resteront gravés à jamais dans mon cœur. Reste fort et digne dans la persécution mais sache surtout qu’afin de surmonter ce que tu subis et ce que tu subiras de mes ennemis, le Seigneur Tout Puissant est avec toi. Puisse Dieu, celui en qui je crois, te protéger et t’assister !

ivoiriens de l'étranger [1]

Papa. (À travers la plume de Jocelyne Toure)

By: patriote123

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Endnotes:
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